je rêve d’une rame
qui voguerait du ventre de Paris
jusqu’aux confins de ma campagne
je rêve d’un métro bondé s’extirpant sans mal de la densité urbaine
de défaisant de ses oripeaux malfaisants
un à un
jusqu’à n’en laisser que quelques uns
pantois mais heureux
pantois mais apaisés
quelques uns sortant de ce wagon de la ligne 8
s’arrêtant en morne plaine
morne mais lumineuse
grise mais verte
perdue mais libérée
je rêve de cette rame qui me conduirait où je veux aller
qui me conduirait et qui elle saurait où donc je peux bien vouloir me rendre