les méandres tracés continuellement par notre esprit humain sont bien difficiles à suivre
le torrent qu’elles engendrent parait impossible à maîtriser
et la liste des métaphores faciles pour illustrer ce combat permanent cache en réalité la bêtise de nos quêtes
la vie n’est pas ce torrent qui déboucherait, miraculeusement, ou par la grâce d’une rencontre, ou celle d’un quelconque hasard, sur les eaux calmes d’un lac paradisiaque
comme si la vie ne devait, ne pouvait que se résoudre à trouver ci-bas un lieu où le temps s’arrêterait pour enfin déguster en chaque seconde le mythe du bonheur éternel
le malheur de l’être humain est qu’il n’observe pas
malgré la variété de nos expériences, et des défis personnels auxquels nous sommes confrontés, les conclusions que nous en tirons pèsent bien peu face à la mer de mythes dans laquelle nous sommes plongés depuis toujours
le bonheur n’est qu’une sensation, la drogue ultime après laquelle on court pensant qu’elle nous remplira enfin
qui trouverait ce bonheur illusoire se confrontant par ailleurs sur le champ à la peur de le perdre
le bonheur n’existe pas
et la bonne nouvelle, c’est que le malheur non plus
rien n’est réel…
rien n’est réel ni soi ni l’autre. c’est parce que tout est invention, que le bonheur peut être créé, réinventé pour soi et pour l’autre.