Qu’est ce qui pourrait nous sauver?
De cette guerre qui vient.
De cette guerre qui est là.
Entre soi, contre soi, pour soi.
Le miroir noir qui s’amuse à refléter notre égo, sans le faire réfléchir.
Qui s’amuse à le flatter, pour irrémédiablement le faire fléchir.
L’agenouiller devant le mirage d’un soi.
Des barrières virtuelles développant notre violence bien réelle.
Comme une lampe accélère la croissance d’une plante.
Ai-je jamais autant insulté, vociféré qu’à présent?
Protégé de l’enveloppe de mes semblables.
Tenter de les ramener à ma raison.
Lové au creux de ma folie incontrôlée.
Qu’est ce qui pourrait bien nous sauver de la guerre qui vient, si ce n’est la nouvelle aube qui s’en suivra…
C’est une plume que je cherche, même si c’est l’obsession s’en est allée.
Me voici à nouveau à ce carrefour étrange.
Suis-je bloqué à un feu désespérément rouge?
Ou juste entrain de tourner hystériquement autour d’un rond-point sans sortie visible?
Est-ce qu’après quelques tours à compter les grains du bitume, une piste apparaitra enfin?
Faut-il que donc que je revienne ici?
Faut-il donc que je m’astreigne encore et encore?
Pourquoi est-ce que rien ne m’est jamais limpide?
Faut-il reprendre ce clavier régulièrement?
Cesser d’y masquer ses émotions sous des images à peine floues?
Et sortir enfin le diable paralysant qui m’habite?
Et oser pleinement assumer celui que je suis?
Ou pour le moins ne plus avoir peur de le regarder dans un miroir?
De ceux qui nous forcent à nous positionner.
A réagir plutôt qu’à agir sans doute.
Mais quand on est un peu trop léthargique, c’est déjà ça, j’imagine.
Et de la violence aussi.
Du désir de faire mal.
Du besoin de gagner, d’avoir raison.
De triompher.
Et de vouloir que l’ennemi sache qui l’a vaincu.
Et de la justice aussi.
Et de la justice surtout.
Car mes ennemis sont coupables.
Incapable de respecter la loi.
Incapable de respecter la mienne en tout cas.
Je déteste ce ressenti de la violence qui s’empare de moi quand je songe à eux.
Je l’abhorre et je l’adore aussi pourtant.
Les étouffer à petit feu, jusqu’à les avoir enfin evacués de mon enfer.
C’est comme une maison un homme. Il faut s’en occuper. Et ça parait un peu ennuyant. Ennuyeux n’est-ce pas?
Il faut qu’il fasse de l’exercice. Il faut qu’il se nettoie. Quotidiennement avec une éponge. Ce qui l’a sur le coeur, au creux de son âme, et dans ses couilles.
D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours attendu. Un geste, une décision hâtive, un accident non anticipée. Une vie de réaction permanente pour combler un vide. L’absence. Le déni. Le manque. S’accrocher à un panse-douleur quelconque.
Année après année, je n’arrive toujours pas à dépasser, à accepter l’absence de sens. Ai-je été trop formaté […]
Dans une expiration, inspiration évidente d’une réalité inexistante.
« There is no end » dit-il « There is no nothing » j’objecte!
Juste la tentation, toujours repoussée, de constater les abysses. De se plonger dans l’impossible stabilité. Dans la nécessité de construire pour enfin pouvoir détruire.
La patience est verticale. Pourquoi s’obstiner à l’expérimenter quand l’horizon te tire par […]