J’ai eu l’honneur d’être tagué par Inde3 dans son blog frv100ce.
Si vous flânez de blog en blog, vous aurez probablement déjà vu cette chaine.
Le principe est le suivant:
Écrire un article relatant ce que vous feriez s’il vous restait 500 euros et 500 secondes à vivre. Vous avez carte blanche, que ce soit un 3 mots ou en 500 lignes, laissez libre court à votre imagination.
Pour le reste des règles, allez sur le blog frv100ce.
Et faites-là si vous en avez envie…
J’avoue être resté stoïque à la lecture de cette règle, et demeuré fort perplexe devant son intérêt.
Mais enfin… je vais tout de même vous raconter ce qu’il s’est passé…
Il se trouve qu’une personne est venue sonner à ma porte un matin.
Sourire ultrabrite aux lèvres.
Un billet de cinq cent euros fièrement exhibé dans la main gauche.
Abaissant son bras dans ma direction, elle m’intime d’ailleurs d’en prendre possession.
Je le saisis mécaniquement comme s’il s’agissait d’un objet trouvé que l’on me rapportait.
Je suis bien sûr stupéfait de me retrouver en peignoir/sandale devant chez moi avec un billet de cinq cent euros en main.
A peine ai-je eu le temps de lever la tête vers le postier pour lui demander ce dont il s’agit, qu’il me hurle comme une publicité radiophonique des années cinquante:
« Monsieur, en acceptant ce billet, vous prenez aussi connaissance de votre destinée immédiate.
Vous n’avez plus que 500 secondes à vivre.
C’est à vous de décider ce que vous souhaitez en faire. »
Mon esprit toujours embué du champagne de la veille hurle un Hein?? qu’il n’a pas le temps de verbaliser.
Le postier me tend un papier sur lequel je ne cherche même pas le nom de l’expéditeur.
Mécaniquement, je signe sa paperasse et le congédie.
Debout, en peignoir sur le trottoir devant ma maison, je commence à lire les mots qui confirment l’oracle.
Chaussés de mes sandales, le bifton de 500 dans la poche gauche de mon peignoir, je me décide à réagir en trottinant à la poursuite du messager mortuaire.
- Mais, dites-moi, c’est une connerie ce truc, non?
– Pas à ce que je sache non, monsieur. A chaque fois, cela fonctionne très bien…
- Comment ça?
– Et bien, à chaque fois que l’on m’a demandé de remettre cette missive, la personne est morte exactement cinq cent secondes après…
- Après quoi?
– Après la signature. Pile poil 500 secondes après que le stylo ait décollé de la feuille…
- Hum… Mais alors, si je n’avais pas décollé le stylo, peut-être que le compteur ne se serait pas enclenché?
– Ah, peut-être… Oui, c’est possible. Je n’y avais pas pensé… J’essaierai la prochaine fois…
- Non, mais vous déconnez hein?
– La mort est chose sérieuse monsieur. C’est bien pour cela qu’elle arrive en recommandé…
- Elle n’est pas très drôle votre plaisanterie monsieur…
– Je ne suis qu’un postier. Je ne suis pas là pour faire rire monsieur.
- Peu importe. On ne peut pas se pointer comme ça chez les gens en leur disant qu’ils ne leur restent que cinq cent secondes à vivre…
– Écoutez, moi, je ne fais que mon travail. On me demande de transmettre des nouvelles. Je les transmets et…
- Mais attendez une minute…
– Euh, vous êtes sûr? Il ne vous en reste pas tant que ça vous savez…
- Oh arrêtez vos conneries deux minutes! Si c’est un recommandé, vous devez avoir l’adresse de l’expéditeur et…
– Oui, bien sûr, l’expéditeur c’est le big boss quoi…
- OH CESSEZ VOS CONNERIES A LA FIN! CE N’EST PAS DRÔLE!!! ÇA SUFFIT!!!!
– Vous devriez mieux utiliser votre temps vous savez, vous n’avez pas…
Puis, j’ai pété un câble.
Je ne sais pas pourquoi.
Il n’y était pourtant vraiment pour rien.
Mais je lui ai gravement cassé la gueule.
Deux ou trois minutes de fracassage de visage, ça amoche pas mal quand même.
Alors que le compteur s’approchait de la fin, et que mon postier s’était évanoui, j’ai un peu paniqué…
J’ai remis le billet de 500 dans sa poche en gribouillant sur un papier « Désolé pour votre mâchoire… Prenez ça pour vos frais… »
J’étais alors au coin de la rue, un peu hébété par la violence de mon agression sur ce postier innocent.
Attirés par les cris, des gens s’étaient attroupés autour de moi.
Je me mis à reculer sur la route en marmonnant des « ce n’est pas moi, c’est… c’est… la lettre… la… »
Plus je reculais, et plus je me perdais.
A -10 secondes, je n’entendais plus rien.
Je ne distinguais que des visages me regardant étrangement.
A -5 secondes, j’avais reculé encore un peu plus.
Et les visages paraissaient s’animer d’horreur.
A la fin du compte à rebours, je n’ai pas senti le tramway qui me roulait dessus…
C’était bien fini…
Putain de lettre va…
500 secondes ça fait 8 minutes et quelques secondes… on ne peut rien faire, même pas appeler les quelques personnes qui comptent pour leur dire qu’on les aime, (dans mon cas, mon mec, 3 enfants, une mère…soit, à peine une minute par personne) même pas le temps de se bourrer la gueule, même pas le temps….. mais, 500 secondes, c’est long, quand on attend…. la mort.
Bravo pour ces 500 secondes inénarrables ! J’ai adoré ta version !!!
Au passage, félicitations pour ton site que je découvre…
Hasta la vista baby !
@Christina
Merci de ton gentil commentaire.
Je suis heureux que cela t’ait plu.