Traduit de l’Anglais par René Masson
Prêté par ma petite mère d’amour
Synopsis :
« C’est une sorte de western de l’Est », expliqua Arthur Miller à Clark Gable qui répugnait à accepter le rôle de de Gay Langland parce qu’il ne comprenait pas tout à fait le scénario. (…) Mausolée du rêve américain, ce court récit a trouvé en John Huston le réalisateur qui l’a inscrit au firmament du septième art. Il nous en dit davantage sur la disparition d’un certain Ouest que plus d’un essai… »
Revue :
C’est un livre que j’ai eu du mal à débuter. Peut-être en raison de sa forme narrative un peu déconcertante. Entre le roman et le scénario de film. Même si je n’ai jamais lu un scénario de film…
Et puis, une fois les personnages principaux plus fermement ancrés dans l’intrigue, je l’ai dévoré.
Je voyais Roslyn.
Je voyais Marylin.
Je voyais une femme que la liberté inspire.
Une femme dont la liberté attire à elles tous ces hommes en quête d’un chemin qui serait autre que celui qu’ils arpentent.
Ces hommes qui veulent toucher à cette liberté et malheureusement l’enfermer pour ne la garder que pour eux.
J’ai penser à elle aussi. Et à moi. Et à toutes les erreurs que nous avions faites de ne pas avoir écouté, de ne pas nous être souvenu du pacte initial, d’avoir voulu faire et être comme tout le monde.
Et j’ai aimé cette fin pleine d’espoir, « ne plus avoir peur », ne laissant pas le lecteur sur un constat fataliste et facile d’impossibilité ici bas.
Citations :
« On sent qu’il n’attend pas grand chose des gens en général, qu’il se contente de se mettre au rythme de ceux, quels qu’ils soient, avec lesquels il marche. Et qu’il reste tout bonnement à leur niveau, sa nature se refusant à suivre, et n’ayant pas le goût de diriger. »
« Peut-être que la seule chose qui compte, c’est ce qui arrive après, et rien que ce qui arrive après… Et vous n’êtes pas censé vous rappeler les promesses de personne »
« Vous êtes si savants ! Vous savez tout, sauf ce que c’est d’être vivant ! Des cadavres ambulants, voilà ce que vous êtes ! »
« Vois-tu, avant toi, je ne m’étais jamais tracassé pour une femme. Et c’était bien reposant, ma foi, mais j’avais un peu l’impression d’étreindre le vide… »
« Si… si nous n’avions pas peur, Gay ! On pourrait avoir un enfant… Et on pourrait le rendre courageux dès le début ! »