« J’imagine que l’on s’aimerait plus parfait que l’on est en réalité. »
J’ai beau avoir mis cette première phrase entre guillemets, et en italique de surcoit, elle est initialement bien de moi.
Avant de décanter ce qui me tracassait à l’aube de ce billet.
Dès lors, je ne la revendique plus.
Car on est parfait, n’est-ce pas ?
On naît parfait pour sûr.
Mais ce qu’on est ensuite l’est tout autant.
Puisque l’on est ainsi.
Pourtant, on pense que l’on s’aimerait mieux si on parvenait à s’aligner sur l’image d’un modèle dont on ne sait plus très bien qui l’a érigé.
On cherche à se conformer à l’image d’un jugement dont on a bien souvent oublié l’auteur, ou pour le moins l’influenceur.
Et quand bien même on se souvient quelques fois précisément de son identité, on garde souvent alors une rancune mal assumée à son encontre. Et cela même si il n’y avait aucune malice particulière au départ. Car au pire, pensaient-ils uniquement en fonction de leurs références relatives.
Il m’est ainsi revenu le souvenir d’un jugement que je reçu d’un proche.
Quand bien même nos chemins se sont depuis écartés, cela reste une personne pour lequel j’ai un profond respect. Et même une bonne dose d’affection.
Alors que nous évoquions à l’époque ma dernière « conquête » amoureuse, il me fit remarquer un de ses points communs avec les précédentes. Un aspect physique tout à fait superficiel, et parfaitement objectif. Et quoiqu’il soit, il ne s’agissait en aucun cas de quelque chose que d’aucuns auraient pu considérer comme « honteux ».
Néanmoins, le contexte et la personnalité de l’homme qui me fit cette remarque, m’amena subrepticement à culpabiliser dès que mon attention amoureuse s’orientait fermement vers une personne revêtant la même caractéristique.
D’une phrase banale, et probablement sans intention de m’intimer un changement, je m’amenai moi-même à m’empêcher.
A bloquer une émotion, pourtant si exaltante à ressentir, parce-que de quelques mots entendus de la bouche d’une personne que je respectais fortement, je m’étais tout seul convaincu que c’était « mal ».
Sous le prétexte d’une phrase extérieure, je m’étais seul inoculé ce « poison émotionnel ».
Par chance, ce souvenir est suffisamment récent et conscient pour que je sois aujourd’hui, quelques années après, capable de le reconnaître, et de m’inoculer alors son antidote :
« Il n’y a aucun mal à être attiré par des personnes avec cette caractéristique. C’est juste ainsi. Tout comme le ciel est bleu. »
Trouver l’antidote est un processus un peu plus long lorsque l’on s’est inoculé ce « poison » depuis de très longues années.
Il commence souvent par une tonne de « Pourquoi ? » un peu vains, pointant vers ces fameux autres que l’on accuse alors.
Avant d’arriver à celle qui conduit à la libération ?
« Pourquoi ne penserais-je pas autrement ? »