C’était mon premier concert aux Etats-Unis.
Ce soir-là, je retrouvais Ben Gibbard, entre-autre talentueux leader de Death Cab For Cutie, accompagné de Jay Farrar, chanteur américain, dont le talent n’a pas franchi l’océan.
Ces deux-là se sont retrouvés autour d’un documentaire sur Jack Kerouac, One Fast Move or I’m Gone.
Et je conseille donc fortement l’écoute de l’album issue de cette collaboration (Ici sur Spotify).
Et cet album qui fut magnifiquement reproduit ce soir-là à Minneapolis, à commencer par l’élégant ‘California Zephyr’
Sur le chemin du retour, je songeais à cette forme musicale américaine si particulière.
Ce mélange de folk et de country qu’ils appellent Americana.
Son caractère intimement lié au pays, au point que cette oeuvre en particulier soit même directement liée à un de ses auteurs emblématiques.
Cette musique plus liée à la géographie qu’aux hommes.
Dans la voiture qui me ramenait après ce spectacle, je pensais ainsi à ce pays « extraordinaire »… Comprendre si différent de mon ordinaire européen…
Je laissais mon esprit voguer sur ses routes, me perdre jusqu’aux premières bosses des Rocheuses, glisser le long du Mississipi jusqu’au Golfe du Mexique, tout en tournant la tête pour admirer la skyline de Minneapolis et son architecture typique du 20ème siècle.
Tellement différent quand on essaie encore de nous convaincre depuis si longtemps qu’il est comme nous.
Ce pays que l’on critique en permanence à coup de clichés dépassés ou infondés.
Ce pays que l’on comprend si mal.
Parce-qu’on ne fait pas vraiment faire l’effort de le connaître.
Tout comme cette musique, et celle de Jay Farrar en particulier, qui pour ces mêmes raisons ne percera jamais vraiment chez nous.
Et pourtant…