Je rentre d’un pays…

Je rentre d’un pays où les gens sont aimables.
Trop aimables.
On pourrait presque se laisser tromper.
Croire qu’ils sont sincères.
On n’est pas comme ça chez moi.
C’est forcément que l’on a quelque chose a caché quand on est aimable comme ça non?

Je rentre d’un pays où les gens se parlent comme s’ils s’étaient toujours connus.
Trop intimes.
Où la gêne habituelle d’une discussion entre deux inconnus n’est pas perceptible.
On pourrait presque se laisser tromper.
Croire qu’ils ne jugent pas l’autre.
On n’est pas comme ça chez moi.
C’est forcément que l’on a un but caché quand on se parle aussi simplement non?

Je rentre d’un pays où les personnes qui s’aiment se le disent tout le temps.
Trop d’Ail-love-iou partout.
On pourrait presque se laisser toucher.
Croire que nous aussi, ils nous aiment ainsi.
On n’est pas comme ça chez moi.
Ces mots-là, on les garde pour soi. On ne les garde que pour les grandes occasions.

Quel drôle de pays…
Il m’est même arrivé de me demander si une partie de sa réussite de ces deux derniers siècles ne résidait pas là.
Dans la possible expression sincère de l’amour et de la confiance.
Et l’accélération des ses échecs dans son oubli.

Et si c’était le cynisme qui nous étouffait?

...et Aussi

3 comments to Je rentre d’un pays…

  • je suis d’une ville où on doute des autres, et souvent on doute de soi
    beaucoup de Vraiment ? t’es sûr? sans blagues ?
    on pourrait presque croire qu’ils ont peur de vous
    croire que nous aussi on est pas digne de confiance
    on est pas comme ça dans les autres pays
    On pourrait presque oublier que les autres villes n’ont pas l’histoire unique de notre ville

    bises et ravis de t’avoir parmi nous again, hâte que tu partage ce qui t’as tant ému dans cette contrée

  • eipho

    Oui parfois il y a trop de_
    étouffant presque
    tout dépend où l’on se place, notre point de vue
    et se qui se dégage en réglant les lentilles d’un téléscope.

    Sans doute quelque fois, on se dira : mais comment font-ils, sont-ils comme des enfants, ne voient-ils pas le monde tel qu’il est ? » Mais plus tard nous les laisserons faire, car il ne peut rien n’y avoir a changer dans ce qu’eux-mêmes vivent au présent, et qui changera peut-être plus tard, ou pas. A quoi bon, laissons les vivre, prenons ce que nous voulons et soyons indifférent au reste, amour ou pas, c’est leur monde, le nôtre nous suffit amplement.
    L’amour déborde quelque part, est-ce notre façon de le voir, est-ce véritablement le cas ou un leurre ? Même une inconscience aigue, ou une façon de se donner à soi-même plus d’amour en le projettant continuellement chez les autres ? Un manque alors ? Peut-être bien que oui, ou non. Il y a du vrai dans tout. Le faux ne regarde que les gens faux, ayons nous la conscience tranquille et restons justes.

    Amitiés

  • j’ai ce même sentiment lorsque j’arrive là bas dans ce pays, où tout le monde est sympa, où tout le monde te sourie…. où tout est clean, bien rangé… et après quelques jours, ça me gonfle, j’en suis presque à m’énerver dès que quelqu’un me sourie, et encore plus quand on me parle, car en plus je ne comprends rien…. Mais, quand je suis de retour, devant cette indifférence, ce « non accueil » dans certaines boutiques, je me dis, ce n’est pas si mal… « la-bas ». et ce dit on trop que l’on s’aime????? en tout cas, je profite de l’occasion, pour te dire, I love you, my « fils »…