[Disque] Arctic Monkeys – Humbug

quand ces 4 mômes ont déboulé début 2006, je n’accroche pas… et je ne saurais vraiment l’expliquer. Probablement qu’à l’époque, je considérais que le next-big-thing venant du UK et du NME n’était plus de mon âge. Et une écoute peu attentive de l’opus ne me fit pas vraiment changer d’avis.

Et 3 années durant, je les snobai donc, quand bien même le monde entier, et nombre de mes amis, m’en parlait.
Jusqu’à cette soirée, dès lors inoubliable, où m’arrivèrent les premières notes de My Propeller, Crying Lightning puis Dangerous Animals
et je m’écriai quasi immédiatement que c’était somptueux…
qu’il n’y avait aucune note en trop dans ces tubes pop épurés à la perfection.

Presque une année et une centaine(!) d’écoutes plus tard, je reste sur ce constat d’une écriture musicale quasi parfaite. Au point d’en penser parfois, tel le Jean-Michel Larqué devisant sur un tir manqué de Lionel Messi, qu’elle serait presque trop parfaite.
Qu’il est par exemple difficile de prendre sa guitare et de s’approprier un titre comme Crying Lightning tant chacune des riffs/gammes de guitare et de basse sont joliment ciselés.
Et ses mots rythmiques, sonores et poétiques

your passed times
consisted of the strange
and twisted and deranged
and I loved that little game
you had called
crying lightning

Au-delà de ce tryptique initial, arrive le magnifique Secret Door, avec ses couplets au phrasé proche du hip-hop débouchant sur des refrains pop lanscinants.
Potion Approaching reste le seul titre un peu décevant, à mon goût, de l’album avec son riff piqué au Very Ape de Nirvana
Fire and the Thud est un de ces morceaux délicat qui réussit la transition entre le début et la fin d’un album, lançant le tubesque Cornerstone, presque cliché à première écoute et que l’on se surprend à écouter avec toujours grand plaisir quelques dizaines d’écoutes plus tard, en particulier pour son la nostalgie de ses mots amoureux

she was close
close enough to be your ghost
but my chances came to toast
when I asked her if
I could her your name

Dance Little Liar ne paye pas de mines à prime écoute, jusqu’à réaliser qu’il s’agit d’une autre merveille d’écriture pop, mettant ici particulièrement en avant l’impact harmonique de la batterie de Matt Helders. J’adore ces titres où la tension monte inéluctablement jusqu’à ce simple riff de deux notes conduisant au final du titre.
Admiratif aussi que cette tension puisse rester constante avec un chant de tonalité aussi grave.

Pretty Visitors remplit son rôle de bombinette punk de passage. Pas inoubliable, mais transition sympathique vers le somptueux final que constitue The Jeweller’s Hands
Ces gamins qui il y a à peine quelques années décollaient avec le toujours sautillant I bet you look good on the dance floor en sont déjà à délivrer des titres de cette maturité.
Le texte est d’une beauté telle que l’on se moque totalement de son sens. Et c’est bien dans cette sonorité poétique que réside tout l’art de l’écriture d’une chanson.

In the moonlight they’re more thrilling
Those things that he knows
As he leads you through the grinning
Bubble blowers in the snow
Watching his exit
Is like falling off the ferry in the night

Un roulement de batterie conduit au final du titre, parfait message vaporeux en guise de conclusion d’un album déjà rangé parmi ceux qui auront marqué ma vie.

If you’ve a lesson to teach me,
I’m listening,
ready to learn.
There’s no one here to police me,
I’m sinking in,
until you return.
If you’ve a lesson to teach, please
don’t deviate, don’t be afraid
Without the last corner piece
I can’t calibrate,
Let’s get it ingrained

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