[Disque] Wild Beasts – Two Dancers

tout a débuté par le hasard miraculeux d’un concert inattendu jusqu’à ce que plusieurs dizaines d’écoutes plus tard l’album devienne un classique personnel

ça commence par deux tubes de pop délicates…

commencer par deux morceaux forts, frères et à la longue difficilement séparables, permet de poser l’album
à l’instar d’un pressing d’entrée pour marquer un but rapidement…
et ensuite bien sûr on peut toujours choisir de gérer pour assurer l’essentiel, ou continuer à prendre des riques

le diptyque The Fun Powder Plowt / Hooting & Howling est de cette trempe

changement de tactique dès le troisième morceau quand Tom Fleming relaie Hayden Horpe au chant sur All the King’s Men
j’aime beaucoup la voix du premier, classique et solide voix de chanteur pop rappelant vaguement celles de Tom Smith de Editors ou Paul Banks d’Interpol… mais comment gérer ses aspirations pour l’écriture et le chant en coexistence avec la voix de contre-tenor, si originale dans la musique pop moderne, de Hayden Thorpe

we still got the taste dancin’ on our tongues enchaine dans la même veine que les deux premiers morceaux avec cette rythmique à la fois dansante et nostalgique supportant l’émotion de la voix de Thorpe

Two Dancers, comme son nom semble l’indiquer, parvient enfin à mixer ces deux voix si différentes… les choeurs de la voix de Thorpe venant danser, comme narguer, la voix deséspérément humaine de Fleming

puis Thorpe assure le coup sur This is our Lot avant d’en porter un plein de grâce sur le court Underbelly

And how in our first and last years we are the most needy, least greedy, most grateful, least hateful. How die as deeply doe-eyed as we start…
avant de nous laisser planer sur un arpège de clavier vaporeux qu’il faut arrêter brutalement au risque de vouloir le laisser durer des heures…

Fleming nous sort de cette torpeur sirupeuse par un solide Empty Nest où traine toujours le choeur lointain de Thorpe

en fait, la seule vraie déception de cet album, c’est son morceau de cloture
un bon album peut se contenter de débuter fort mais un grand album doit finir en apothéose
Through the Iron Gate aurait fait un bon morceau de transition avec sa rythmique cardiaque où
la voix de Thorpe teste, sans grande réussite, ses aspérités les plus rocks
mais il ne nous reste au bout de cinq minutes de tentatives vers une transition un peu plus épique uniquement le vide de la fin…
et un peu le manque de ce début si planant sans doute

peut-être le choix artistique d’un retour à la réalité plus brutale?

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Chronique Inrocks

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