moanin’

y a t’il un jour ou l’on se contente de qui l’on est, satisfait avec ce que l’on a, heureux de ce que l’on vit, confiant sans impatience que chaque journée apportera les expériences que l’on souhaite, les défis dont on a besoin?

je ne suis jamais vraiment là
toujours un peu ici ou là-bas, avant ou après
toujours en quête d’un ailleurs éloigné, qui une fois péniblement conquit me renverra au manque de ce que j’avais abandonné, prétendument repu

je ne profite de rien ni de personne puisque je ne pense qu’à ce dont j’aimerai assurément profiter demain
quand ce que j’aimerais aujourd’hui est toujours inaccessible ou fantasmé

alors je me fouette d’une façon ou d’une autre
de mon immaturité
de mon impatience
de mon égocentrisme

et jamais, je ne parviens à simplement apprécier la perfection de l’instant
jamais je ne parviens à faire ce que j’ai envie de faire maintenant
pas pour ce qu’il m’apportera demain, mais juste pour le bien qu’il pourrait m’apporter sur le champ

quand je le fais, je me juge fainéant, frivole, inconséquent
et j’accuse mon indiscipline d’empêcher ma construction

quand je ne le fais pas, je me plains de toujours tenter de construire sans jamais profiter de ce qui a déjà été construit

saurais-je un jour réconcilier liberté et discipline?

...et Aussi

No comment