J’aimerais souvent croire qu’une mini-réforme peut produire de grands effets. Parvenir à entamer un changement profond sans y passer trop de temps ou d’énergie. Sans changer grand chose en substance…
Si le problème est mineur, le diagnostic approprié et le traitement simple d’administration, cela peut marcher effectivement. Même pour moi. Mais je suis français. Et les français ne s’intéressent à leurs problèmes que lorsqu’il devient urgent de les régler…
Par exemple, si l’on considère le trou de la Sécu, faut-il être intégriste religieux ou partisan de la méthode Coué pour croire que mettre une photo sur une carte vitale ou plus contrôler les arrêts de travail va résorber un déficit structurel. Les véritables spécialistes savent qu’il provient principalement du vieillissement de la population conjugué à la croissance du coût des frais de soins, notamment en fin de vie.
Pourtant si ce diagnostic est pertinent, personne n’a le courage d’administrer un traitement opérant.
S’agissant d’un être humain, pas heureux, pas à sa place, en recherche du bon chemin, l’éxécution de la réforme touche presque à l’art.
Commencer par faire le bon diagnostic du mal-être.
Passager, périodique, saisonnier ou structurel?
Professionnel, Social, Familial, Amoureux ou Global?
Si nous disposions de statistiques variées sur nos états d’âmes, ce serait chose simple.
Et puis cela requiert ensuite la définition juste d’un traitement et le courage de l’administrer.
« Et bien, ma petite dame, mon diagnostic est clair. Il vous faut partir vivre à Paris pour enfin vous consacrer pleinement à votre passion pour la peinture de la fin du 19ème siècle »
« Euh voui… Mais comment va faire mon mari pour l’exploitation agricole? »
Se réformer soi-même exige la sincérité du diagnostic, l’intelligence de la définition du traitement et le courage de se l’inoculer. Et personne ne le fera pour nous.
Et ça, c’est bien plus complexe que de reboucher le trou de la Sécu, fût-il de 10 ou 15 milliards d’Euros…