Je me suis planqué derrière une chaise.
Enfin de chaises, il n’y en avait plus en réalité.
Il ne restait qu’un tabouret…
C’est assez pathétique de se cacher derrière un tabouret vous savez.
Mais quand on a peur, on ne réfléchit pas, on s’planque.
Si il n’y avait eu qu’un gobelet en plastique, j’aurais aussi tenté de me planquer derrière.
Pourtant, il n’y avait aucun bruit. Pas le moindre craquement. C’est vous dire comme il n’y avait aucune raison d’avoir peur. Et encore moins de s’accroupir lamentablement, la tête repliée sur mon torse nu, les yeux tellement fermés qu’il aurait fallu un pied de biche pour me les ouvrir.
Si quelqu’un était entré à ce moment-là, il aurait probablement cru que j’étais entrain de chier dans la cuisine…
J’me chie dessus oui…
C’est ça. C’est tout à fait ça.
Parce-que j’pourrais aller jusqu’à la porte, je ne verrais rien aux alentours pouvant venir troubler ma solitude.
Je regarde par la fenêtre et je n’y aperçois que la pelouse qui pousse, le soleil qui brille et le ciel qui… qui… qui fait ce que fait un ciel quoi…
Mais j’ai peur quand même.
De tout.
De rien.
Tout le temps.
Si une feuille était soufflée par le vent dans la maison, j’hurlerais à la mort.
Alors, je me replie sur moi. Dans un coin. Pour qu’on ne me voie pas.
Que personne n’approche ou je pleure.
J’m’ferais dessus même.
Ou alors, que l’on vienne gentiment, en me chuchotant des mots affectueux, en se mettant à ma hauteur.
Que l’on me caresse le poil avec douceur, que l’on me mette ma laisse avec délicatesse et qu’on aille me promener… Là, je n’aurai plus peur…