Fin il y a quelques jours du visionnage de la série Damages.
Avant de jeter les fleurs (NDLR : Bah Oui… Globalement, je suis un gentil), je débute par un coup de colère.
Pourquoi est-ce qu’une saison de série ne peut pas se suffire à elle-même ?
L’intrigue et les personnages sont brillamment construits tout au long des 13 épisodes. Alors, pourquoi se ménager absolument une sortie pour une seconde saison ? Cela m’a rappelé la fin de la première saison de Prison Break. Magistrale, épisode après épisode, mais corrompue par le succès emmenant les évadés vers des saisons successives sympathiques certes, mais addictives et pas aussi légendaires que la première. Quitte a enchainer les saisons, autant suivre le modèle Dexter. Magistrales dans leur construction, mais tout en restant autonomes…
Ce coup de gueule mis a part, série impressionnante, comme tant de ces soeurs américaines depuis une dizaine d’années.
Chacun des personnages principaux est joué avec une incroyable finesse.
Patty Hewes (Glenn Close), bien sûr, manipulatrice implacable dont on ignorera jusqu’au bout la motivation profonde.
Ellen Pearsons (Rose Byrne), magnifique. Cette jeune Yuppie naïvement carrieriste est tout d’abord à gifler, avant d’évoluer subtilement, jusqu’à son réveil brutal.
Ray Fiske (Zeljko Ivanek), avocat verreux malgré lui, entrainé depuis trop longtemps dans un tourbillon délictuel le minant profondemment et physiquement. Sans y prêter gare, on peux tous devenir un Ray Fiske…
Tom Shayes (Tate Donovan), magnifique parce-que charismatique mais soumis. Elegant mais lisse. Une vraie performance d’acteur tant il est difficile de jouer un rôle sans asperité.
Arthur Frobisher (Ted Danson), entrepreneur dynastique totalement allumé et irresponsable. J’ai un moment pensé que, au choix le rôle n’était pas crédible ou le casting mal fait. Au final, est superbement joué ce désespoir d’un homme tellement épris de sa liberté et de sa personne, qu’il ne réalise pas qu’il détruit tant tout autour de lui. Et être attachant alors qu’on reste finalement le méchant de l’histoire, c’est fort.
Et puis, en discutant il y a quelques jours avec l’excellent fred2baro, cela m’a sauté aux yeux. Dans cette série, ce sont les femmes qui mènent la danse, refont le monde, manipulent les hommes et leurs faiblesses pour parvenir à leurs fins, quelqu’en soit le coût ultime. Les hommes sont au mieux leurs faire-valoir, au pire leurs instruments.
Enfin, j’ai adoré ce clin d’oeil esthétique consistant à « sepia-iser » les flashs du futur. Idée simple, mais il fallait y penser.
Merci pour tout ça. Et bien sûr, je regarderai la deuxième saison, malgré mon coup de gueule initial…