Chronique Vanoisienne

Masser la terre.
Quelques jours ailleurs.
Aussi seul que possible.
Expérimenter la solitude de l’esprit en poussant ses limites physiques un peu plus loin.

J’en ai besoin. Je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi.
Ce n’était que la seconde fois, mais je sais que c’est un de mes rituels.
Pèlerinage solitaire en miniature…

Grande Casse - Vanoise

Grande Casse - Vanoise

Si ma traversée de la Chartreuse fut un parcours initiatique inoubliable, une espèce de première communion mythique, ce tour de la la Grande Casse était une simple confirmation.

Du côté de mon corps, tout va bien. Il est même en pleine forme.
Du côté de mon esprit, rien de bien neuf. Il est toujours effrayé par la moindre difficulté, et veut toujours m’enfermer dans une zone de confort ennuyeuse.

Une seule vraie question restant sans réponse: pourquoi le faire toujours seul?
Au refuge du col du palet le premier soir, un jeune hollandais me disait qu’il ne comprenait pas que l’on marche seul en montagne.
« Besoin de se recentrer.(?)
De se recueillir dans le calme « monacal » des massifs loin de l’excitation parisienne.(?) »

Ça semble le convaincre.
Peut-être plus que moi d’ailleurs…

Pourquoi en ai-je besoin? Seul?
Toujours plus long?
Toujours plus vite?
Toujours plus dangereux?
Le besoin d’exciter ma vie?
La mettre en danger pour la ressentir plus intensément que dans un bureau?
La mettre à risque pour en respirer la beauté?

Aujourd’hui encore, je ne sais toujours pas répondre…

Et une dernière chose…
J’aime bien le principe de l’esprit routard, refuge, dortoir, coucher au crépuscule, réveil a l’aube, douche glaciale etc…
Mais les ronflements d’un collègue de chambrée le premier soir, ajouté à un tirage de couette non règlementaire d’un sale mioche le second soir m’ont conduit à une implacable conclusion.

Je n’aime pas seulement marcher seul.
Dormir aussi.

C’est aussi pour cela que j’ai hâté le pas pour terminer ce tour un jour plus tôt.
Et m’imposer un traitement de cheval de retour à la civilisation…
De quel siècle? Je ne saurais le dire…

Chateau dAvenieres

Château d'Avenieres

Tour de la Grande Casse – Parcours
1er jour: Laissonay d’en Bas (1500m) – Refuge du Col du Palet (2500m)
Via Caves de la Plagnes, Chalets du Grand Plan
Temps de montée : 3h
Dénivelé positif : 1100m
Distance: ~10km

2ème jour: Refuge du Col du Palet – Refuge du Col de la Vanoise (2500m)
via Tignes-Val Claret, Col de Fresse, Col de la Leisse, Refuge de la Leisse et Pont de Croe-Vie
Temps de parcours : 7h
Dénivelé positif : 1200m
Distance: ~25km

3ème jour: Refuge du Col de la Vanoise – Laissonay d’en Bas
Via Col Rosset, Col Leschaux, Refuge du Grand Bec, Plan Fournier, Pointe Tourmelle et Champagny le Haut
Temps de parcours: 8h30
Dénivelé positif : 800m
Distance: ~25km

7 comments to Chronique Vanoisienne

  • eipho

    Ah, ben je vois qu’on est deux ;)

    Idem, je suis parti seul dans les montagnes cet été,
    là je remets ça dans qq jours.

    Partir seul ?
    et bien je dirais pour se recentrer (concentrer) sur soi-même
    trouver des réponses qu’on ne trouve pas avec les autres
    avec l’agitation, le bruit et tout ce qui vient cogner à notre esprit.
    Dans ce que l’on pourrait voir comme une forme de solitude, il a beaucoup plus plutôt comme une forme d’évolution, voyant une montagne comme une épreuve (version imagée), celle-ci s’éclaircie ou se résoud en la surmontant.
    Biensûr, le tout est de faire le vide et de trouver ce qu’on est venu y chercher. Mais de tout façon, tout nous apprend, que les épreuves soient dans haut ou dans bas, mais il me semble qu’on voit mieux quand on prend de l’altitude ;)

    A+

  • eipho

    outch, désolé pour les fautes…

  • Jub

    Oui. C’est tout à fait ça.
    La solitude est propice à la méditation, à la « musculation » de l’esprit.
    Et la montagne fournit le cadre de jeu idéal pour le tester.
    J’imagine que l’on peut trouver les mêmes réponses sur un bateau en mer, mais ceci ne fait pas partie de ma culture pour l’instant.

    Oui, moi aussi, même si je ne savais pas trop expliqué rationnellement pourquoi, la montagne me rappelle. Et j’ai besoin de trouver 2 ou 3 jours pour y retourner seul.

    De quel côté comptes-tu aller ?

  • eipho

    Moi je suis à deux pas des Pyrénées, enfin à 1heure de route.
    J’ai beaucoup aimé Artouste-Fabrèges avec ses nombreux cols et pics tout autour que je connais assez bien maintenant. J’ai testé le pic du midi d’ossault et là je voulais aller au Vignemale mais je viens de voir les températures et je crois bien que je ne vais pas grimper aussi haut cette fois-ci !

    Et toi, c’est les alpes c’est ça ?

  • Jub

    J’ai jamais mis les pieds dans les pyrénées. Ca fait quelque temps que je me dis qu’il faut que j’y aille.
    Y a-t’il déjà de la neige ? Des gites encore ouverts en cette saison ?

    Oui, moi plutôt les Alpes.
    Originaire de franche-comté et plus facilement accessibles depuis Paris.
    J’aimerais prochainement traverser les Aravis d’Annecy à Sallanches.
    Ou retourner en Chartreuse.
    J’ai lu un livre il y a quelques semaines qui disait que ce massif avait quelque chose de propice au recueillement, qu’il s’y dégageait quelque chose de particulier… Y repenser me donne envie d’y retourner…

  • eipho

    alors pour répondre, j’ai vu qu’il avait neigé à 1300m. des gites ouverts, oui je pense, tout dépend de l’endroit, et de ceux qui veulent bien rester ouverts l’hiver.
    Ah les Alpes j’ai bien connu aussi quand j’étais à Chambéry, y a de sacrés sommets là-bas aussi, bons souvenirs *

    Je ne connais pas les Aravis D’annecy, ou alors ça ne me dit plus rien.
    Vivement le printemps prochain pour mieux profiter de tout ça !

  • […] Vanoise, beaucoup plus sûr de ma force, je persiste dans cette étrange habitude consistant à faire en […]