Bien sûr, pour aller mieux, disent-ils, je pourrais aussi bien « trouver une copine », « changer de taf » ou même « retourner en province »…
Mais je vais bien en réalité.
Et tout ceci ne serait qu’un traitement qui, au mieux, apaise la douleur, au pire l’aggraverait irrémédiablement.
Car l’âme s’adapte à ces anti/bio-tics.
Elle connaît leurs trucs.
Elle sait ces drogues, plus ou moins naturelles, plus ou moins superficielles.
Alors, elle apprend à leur résister.
Car il n’y a d’autre chemin que celui d’entendre vraiment ce qu’elle cherche à dire…
Le problème, pour peu qu’il y en ait vraiment un, c’est que j’ai peur de l’entendre…
Peur de savoir ce que je crois que je sais déjà.
Car oui, il y a cette partie de moi qui le sait.
Celle qui le hurle depuis plusieurs mois déjà.
Après l’avoir chuchoté pendant tant d’années.
Mais toutes les autres parties, elles, continuent leur censure inconsciente.
Elles se précipitent pour ceinturer celle qui a osé parler.
La bâillonnent.
Veulent la faire taire.
Définitivement.
Pour repartir comme avant.
Pourtant, subrepticement, elles sont moins enthousiastes à faire respecter cette omerta implacable.
Elles le font toujours bien sûr.
Car on leur a toujours appris qu’il devait en être ainsi.
Mais pour la première fois, elles écoutent réellement cette sœur rebelle…
« Merde. Et si en fait, c’est elle qui avait raison? »