Assis sur mon canapé, j’ai pleuré…

Et je suis revenu neuf années en arrière.
Un autre cycle
Une autre vie.

La faute à cette machinerie improbable.
Craquante et mignonne à souhait.
Mais d’une aisance folle à me ramener aisément là où je ne voulais plus être.

Subrepticement,
Puis inéluctablement,
Les liens se sont recréés.
Les menottes s’étaient resserrées.

Les silences étaient là évidemment.
Comme pour me rappelez le vide
D’une existence que j’avais alors choisi.

La vacuité des mots qui s’échangeaient
Me rappelaient aussi
Que je n’y avais rien fait
Dans cette vie d’avant.

Rien fait d’autre qu’y pleurer déjà.
Qu’y vomir souvent.
Qu’implorer une aide invisible quelconque
Pour me sortir de là.
Pour que, quoiqu’il m’en coûte,
Je ne finisse pas comme ça…

Et les heures passant,
Je redécouvrais cette affreuse sensation.
La pesante gravité
D’une vie médiocre
D’une vie gâchée

La lumière paraissait s’éteindre
Au même rythme que mon dos se voutait
Retrouvant presque cette position fœtale
Qui alors me caractérisait

« Je portais donc le poids d’une vie qui ne m’appartenait pas? »

A l’heure où j’écris ces mots, je n’ai pas eu à lutter pour m’extirper des griffes de cette machinerie implacable.
Elle est partie comme elle est venue.

Elle était juste venue m’adresser un clin d’œil
« Ne m’oublie pas!
Jamais!
N’oublie pas que si tu as eu la force de t’en libérer,
Tu peux aussi avoir la faiblesse de t’y enchainer à nouveau. »

5 comments to Assis sur mon canapé, j’ai pleuré…

  • kalamity hell

    Parfois il faut juste laisser venir certains sentiments, les laisser tourner un peu aussi, et les mettre ensuite à la porte. Fermement. Et c’est à ce moment-là qu’on mesure le chemin parcouru (je crois).
    (toujours un plaisir de vous lire !)

  • si j’avais ton talent, j’aurais pu l’écrire et naturellement, comme toujours, tu choisis le moment adéquat pour l’écrire. Ce sont toutes les questions qui me taraudent depuis quelque temps. Et si……. je n’étais pas partie, et si………j’avais continué, serais je différente d’aujourd’hui, sûrement moins seule, mais sûrement aussi très mal accompagnée

  • Jub

    @kalamity
    Disons qu’en la circonstance, c’était plus un souvenir qui se présentait grandeur nature.
    J’avais plus envie de dire au souvenir de lacher prise sur moi que le contraire :-p

    @zinzin29
    Tu sais, ces questions ne me taraudent plus l’esprit depuis bien longtemps.
    Mon malaise était en réalité une espèce de réflexe à être replongé dans les mêmes circonstances qu’alors.
    Et puis les « et si… », à part pour écrire de jolis billets de temps à autre, cela ne sert qu’à se distraire, et souvent de façon bien peu constructive

  • v.

    “Je portais donc le poids d’une vie qui ne m’appartenait pas?”

    qu’elle est belle cette phrase…
    jusque dans son point d’interrogation final.

  • Jub

    @v.
    Merci!… et honoré de te voir par ici aussi ;-)