Aux frontières de l’indépendance

C’est un sentiment étrange, délicieux et terrifiant.

Étrange car je ne le comprends pas (encore).

Délicieux dans la mesure où il fait probablement partie de ceux qui permettent de (ré)apprendre quelque chose sur soi, et peut-être au passage de soigner une peur quelconque.

Et terrifiant puisque je ne le comprends (toujours) pas.

J’identifie la secousse qui l’a provoqué certes.
Mais sur l’échelle de Richter des relations humaines, je lui donnerais à peine un petit 5.
En surface, rien de bien méchant a priori.
Se peut-il alors qu’il ait chahuté quelques fondations plus en profondeur?

Je peux bien me targuer d’indépendance, auto-militer pour ma propre liberté, mon autonomie vis-à-vis de mes semblables. Je ne peux pas empêcher d’être aussi un jouet de leurs envies ou de leurs intentions.

J’ai beau jeu d’appliquer un peu plus chaque jour le lâcher-prise, d’en vanter les mérites dans les relations humaines, de démontrer qu’il s’agit là d’amour et non d’indifférence, je reste totalement démuni face au « prendre-prise » humain d’autres.

Tout ce que j’ai pu faire, dire, le bien-être ou la douleur que j’ai pu distribuer, je l’assume totalement et j’en accepte toutes les conséquences.

Mais comment puis-je assumer les conséquences d’actes ou des pensées que je n’ai pas ?

Comment puis-je accepter les conséquences sur les autres de ce que je ne peux pas faire pour eux sans me renier moi-même?

...et Aussi

2 comments to Aux frontières de l’indépendance

  • peut-être en acceptant que la réaction des autres n’a souvent rien à voir avec ce que nous avons fait ou pas…rien ne peut être pris personnellement…si on se laisse porter, on ne peut maîtriser aucune conséquence, ni de ce qu’on fait ou pas, ni de ce qu’on est ou pas, il suffit de contempler

  • Jub

    @@ude
    Avant de lire ton commentaire, il subsistait une pointe désagréable que je ne parvenais à résoudre.
    Et puis la lumière, simple comme toujours, est venu à travers tes mots.

    Lâcher prise totalement donc juste contempler simplement, même quand on est « concerné ».
    Bon sang mais c’est bien sûr!

    Merci pour ça!