Il fut un temps où tu me soignais.
Où tu absorbais mes douleurs et mes peines.
Tu m’aidais à formuler l’inexplicable.
A enjamber les incompréhensions.
Que reste-t’il de toi aujourd’hui?
Quelques murs défraichis?
Des dessins indécryptables?
Le paysage suranné d’un passé toujours idéalisé.
Tu symbolises à merveille mon incapacité à tourner la page, à passer à autre chose.
A toujours revenir en arrière pour se souvenir d’une époque lointaine.
Ces « c’était-mieux-avant » aux frustrations matées par le temps.
Tu t’exposes devant mes yeux.
Je me prend à me satisfaire mon égo.
A me toucher l’âme avec surprise et dégoût.
Et même ces mots, que cherchent t’ils à exprimer?
Explicitement déguisés, comme un hurlement aphone.
Les mots de ces hommes qui souffrent discrètement.
Qui se refuse à pleurer en public.
Pour le choix soumis d’une prétendue dignité.