Il subsiste pourtant un lien.
Un fil qui me retient.
Jour après jour, année après année, j’ai impatiemment, parfois même involontairement, décroché tous ceux qui me retenaient.
Des amitiés pompantes.
Des fidélités encombrantes.
Des fantasmes puérils.
Et il y a deux mois, j’avais cru avoir décroché le plus puissant.
Cette activité aliénante qui me gavait l’esprit de pensées polluantes.
Et pourtant, il en reste un.
Quelques jours après seulement, je sentais qu’il restait là à persister à vouloir me retenir.
Ce fil, ou cette corde, cherchant à me ramener là où d’autres pensent que je dois être.
Ce lien que j’ai en réalité construit tout seul, pour me convaincre de ce que je devais être malgré moi.
Le fil zéro.
Alors je tentais virtuellement quelques impulsions, espérant par ce geste sec le faire claquer
Mais rien n’y faisait.
Me retournant, il m’est apparu qu’il avait la solidité d’un câble.
Et qu’il ne se laisserait pas décrocher sans m’avoir montré ce à quoi il me retenait.
Ce fil qui persiste à me relier à un zeste d’un avant vague?
Ce fil qui maintient à distance la peur de sombrer dans un après flou?
Ce fil qui m’évite d’avoir à assumer la clarté de cet après et de son effroyable nouveauté…