C’est toujours de l’amour

Je n’avais pas compris pourquoi.

Bien sûr, il y avait le visage et la voix de cette ange qui venait danser devant moi tous les jours.

Bien sûr, il y avait la lassitude, le quotidien, l’usure du temps.

Bien sûr, il y avait le besoin de nouveauté, l’envie d’aventures. Tellement compréhensible quand on n’a rien vécu d’autre.

Pour autant, je me trouvais absurde à vouloir la quitter.

Après tout, je vivais depuis des années avec une femme jolie, amusante, pas bête, pas chiante, tolérante, complice.
Une femme qui m’aimait à en chialer.
A accepter mes doutes, mon instabilite, mes écarts. Une femme avec qui je partageais tout. Loisirs, discussions, vie sociale… Comptes en banque, propriété…

Alors pourquoi vouloir abandonner cela pour de bon pour la simple chimère d’un autre sourire?

Ce n’est qu’aujourd’hui que je comprends que je l’aimais toujours à l’époque. Et que je l’aimerai toujours. Comme tous ces êtres avec qui l’on a vécu beaucoup. Du superficiel et léger au plus dur et profond.

Mais c’est aussi seulement aujourd’hui que je comprends que mon amour pour elle s’était alors irrémédiablement transformé.

Je l’aimais sans avoir besoin ni envie de vivre avec elle ou de la voir chaque jour. Sans avoir envie ni besoin de lui « faire » l’amour.

Il avait pourtant fallu attendre la douleur de l’état amoureux pour une autre et de la culpabilité de cette trahison implicite. Il avait fallu arriver au bout de la seringue pour mettre à mort cette relation. Cette relation qui aurait du rester une relation entre deux êtres qui se sont amourés et s’aiment encore.

Si j’avais eu le discernement pour le comprendre plus tôt, cela eut pu eviter tant de mots désagréables…



...et Aussi

No comment