J’étais parti pour écrire deux billets distincts mais ces deux concerts consécutifs sont finalement indissociables.
Ne serait-ce que parce-que dès la dernière note de Thom Yorke, il m’a fallu courir jusqu’à la scène principale pour entendre les premières de Gorillaz.
Et puis dans mon panthéon personnel, je ne sais plus départager ces deux-là.
Jusqu’à il y a quelques semaines, je donnais encore une bonne longueur d’avance à Thom Yorke.
Mais le génial dernier album de Gorillaz, tellement différent des jouissifs concerts de Blur l’an passé, a permis à Damon Albarn de revenir à sa hauteur.
Son éclectisme et son travail incessant me laisse béat d’admiration.
Définitivement un exemple!
Deux exemples oui…
Sur le coup de 21h, déboule donc Thom Yorke suivi de son super groupe d’Atoms for Peace, incluant notamment Nigel Godritch et Flea.
Flea n’est pas seulement un bassiste géniale. Il est aussi un danseur gesticulateur au moins aussi inspiré que Thom Yorke…
Et ce n’est pas peu dire.
Regardez ce que ça donne ici sur le fabuleux Harrowdown Hill…
Hum… Non, en fait, Thom Yorke est effectivement indétronable sur ce aspect-là.
Le set commence par The Eraser…
…et tout la « première partie » est une ré-interprétation superbe et énergique de l’album du même nom.
Pas de guitares en trop.
Parfois même pas de guitare du tout pour souvent deux batteries.
L’interprétation de cet album magnifique et sombre, est en live incroyablement dansante.
Comme sur ce Skip Divided où Flea est au melodica (??!!) quand Thom Yorke martelle sur un Pad.
Peut-être le set le plus dansant pour peu que l’on ne soit pas juste venu attendre les chansons de Radiohead…
Qui ont fini par arriver en « seconde partie » et en solo acoustique avec Airbag, splendide en guitare seule, et Everything In Its Right Place au piano.
Mais aussi le magnifique Give Up The Ghost annoncé comme possible morceau du prochain album de Radiohead.
Pas de place ici pour les autres musiciens, comme si Thom Yorke voulait rassurer tout le monde: Radiohead n’est pas mort !
Le set s’achève sur le, toujours étrange, surprenant et dansant, Feeling Pulled Apart By Horses.
Thom Yorke est toujours au sommet, mais il est déjà temps de courir voire ce qu’est donc Gorillaz sur scène
Set list Atoms For Peace
The Eraser / Analyse / The Clock / Black Swan / Skip Divided / Atoms For Peace / And It Rained All Night / Harrowdown Hill / Cymbal Rush /// Give Up The Ghost / Airbag / Everything In Its Right Place /// Paperbag Writer / Judge, Jury and Executioner / The Hollow Earth / Feeling Pulled Apart By Horses
Je parviens à me planter devant la scène alors que l’Orchestral Intro se termine, à peine le temps de voir débarquer sur l’écran géant qui règne au-dessus de la scène, un Snoop Dog malheureusement bien virtuel.
Je m’attends à ce que le dernier album Plastic Beach soit reproduit du début à la fin, mais débarque ensuite le Last Living Souls de Demon Days suivi de son O Green World
La révélation de ce concert à mes yeux, c’est bien que Gorillaz, c’est avant tout pour ne pas dire uniquement, Damon Albarn.
L’apport visuel de James Hewlett est tout aussi gigantesque à la légende du groupe, mais musicalement, Damon Albarn est bien le seul maitre à penser de ce projet dingue.
Sur les quelques concerts qu’avait fait le groupe lors de ses albums précédents, Damon Albarn restait dans l’ombre, noyant son égo parmi celles des autres musiciens.
Ce soir-là, les projecteurs l’éclairent au point que j’ai parfois le sentiment qu’il en est gêné.
Comme si il avait dû révélé un tour de magie malgré lui : « Bah oui ! Gorillaz, ce n’est que moi quoi ! »
Perdu dans la foule présente devant la scène, je réalise soudain que ce mec est le premier artiste a avoir lancé un second projet recontrant au moins autant de succès que le premier, mais surtout rencontrant un public différent.
Le projet « solo » de Thom Yorke est génial mais ses fans sont avant tout des fans de Radiohead.
Ensuite viendront un enchainement génial Stylo / Rhinestone Eyes aussi excellent pour mes mollets que le Glitter Freeze qui arrivera plus tard.
Empire Ants et To Binge tout deux avec la jolie voix de Yukimi Nagano de Little Dragon me ravissent. Le premier en mélange de genre réussi, le second en ballade blurienne, encore plus réussi que celles d’il y a 15 ans.
Les « vieux » Clint Eastwood et Feel Good Inc. (avec De La Soul) enchante tout le monde. Le second me paraît toutefois un peu en dedans. Ce tube de pop-hip-hop génial ne se prête peut-être pas à la représentation finalement globalement orchestrale et intimiste choisie ce soir-là.
Et c’est le très doux Cloud of the Unknowing avec l’impeccable Bobby Womack qui finit le set.
Quand bien même, j’ai über-surkiffé ce show, je sens une partie du public un peu déçu.
Gorillaz cloturait le festival, et certains semblaient s’en retourner un peu frustré de ne pas partir sur un dernière petite transe.
Set list Gorillaz
Orchestral Intro / Welcome To The World Of The Plastic Beach / Last Living Souls / O Green World / On Melancholy Hill / Kids With Guns / Stylo / Rhinestone Eyes / Broken / Empire Ants / Dirty Harry / White Flag / Superstar Jellyfish / Glitter Freeze / El Mañana / Clint Eastwood /// To Binge / Feel Good Inc. / Cloud Of The Unknowing
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par Paul Karmacoma. Paul Karmacoma a dit: [Concert] Thom Yorke (Atoms For Peace) et Gorillaz à Coachella http://bit.ly/bJ3K4X […]