il y a les albums qu’on regrette d’avoir écouter ne serait-ce qu’une fois…
d’autres qu’on a oublié qu’on avait même écouté une fois…
il y a ceux qu’on aime instantanément et qu’on redécouvre un peu à chaque écoute…
et puis il y a surtout la joie procurée par ces albums qui attende la dixième ou vingtième écoute pour enfin accepter de dévoiler toutes leurs splendeurs…
Fantasies ne fait partie d’aucune de ces catégories.
il fait partie des albums Big-Mac!
il vous réjouit une, deux, peut-être même dix ou vingt fois, mais il vient avec une date de péremption non annoncée: dépassée un certain nombre d’écoutes, on ne peut plus l’entendre sans une pointe d’agressivité
« non, mais sérieux, z’étiez vraiment obligés de foutre autant d’effets partout?! »
alors bien sûr, Help I’m Alive est un modèle de chanson pop, mais à la longue, comme Sick Muse ou Blindness, mes favoris des premières écoutes, on se lasse de sa production trop parfaite ou trop cliché, je ne sais plus très bien finalement…
Satellite Mind ou Twilight Galaxy voire Gold Guns Girls auraient mérité d’être mises en musique avec plus de retenu et d’émotion… dans une brutalité sincère plutôt que dans cette violence hollywoodienne à laquelle on ne peut plus croire au bout de plusieurs écoutes…
et c’est sans doute dans les textes que se trouve la réponse
ou pour le moins, mon interprétation de la dégénérescence de Metric
du mauvais choix fait à l’approche de la maturité
ou peut-être d’une maturité trop accélérée
I’m higher than high, lower than deep
Keep doing it wrong, Keep singing along (Twilight Galaxy)
ou
I know it’s a lie I want it to be true (Collect Call)
ou
I wanna leave but the world won’t let me go (Blindness)
Ca sonne mais c’est un peu creux, non?
Disons que ça ressemble à des textes qui ont été trop réfléchies plutôt que travaillés par l’inspiration
et tout est dit avec les derniers mots
we got stadium love
Metric veut devenir un groupe de stade.
Eux, ou leur maison de disque peu importe.
et cet album est l’application d’un certain nombre de recettes pour y parvenir.
en revanche, je crains qu’il en manque une essentielle qu’avaient, quoiqu’on pense de leur musique, tout ceux qui y sont parvenus : la sincérité!
oui, je sais, je suis dur, mais j’ai l’impression qu’Emily Haines, avec sa bouche en coeur, ses cheveux au vent et sa voix délicieusement trainante s’est foutue de ma gueule…
j’espère qu’elle me prouvera bientôt que je m’étais trompée…
Lien Spotify
Chronique Popnews
Chronique indiepoprock.net
Au début des chroniques de Dylan (lues également de manière décousue et surréaliste vers 6 am):
« Je [Dylan himself] chantais encore des folksongs dans une langue revêche, suant le souffre et l’enfer, et on n’avait pas besoin des instituts de sondage pour savoir que ça ne passait pas à la radio. Pas commercial. John m’a affirmé que, pour lui, ce n’était pas la priorité, qu’il saisissait toute la portée de ce que je faisais.
« Je comprends la sincérité » Voilà ce qu’il [John Hammond, dénicheur de talents] m’a dit. »
(c’est pour alimenter les sources de la nécessaire sincérité, bien que je ne sais que penser de cette Emily…)