j’imagine que chacun d’entre nous entretient amoureusement un panthéon personnel de ses artistes favoris
de ceux dont on guette impatiemment le nouvel album
de ceux aussi dont on passe toujours quelques erreurs de parcours
parce-qu’on les a tant aimé qu’on peut bien leur autoriser quelques médiocrités
vous aurez compris à cette introduction que Neil Hannon et son The Divine Comedy fait partie de mon panthéon à moi
resté un peu sur ma faim avec le Victory for the Comic Muse de 2006, je lui conserve mon admiration pour la simple élégance du Count Grassi’s Passage Over Piedmont… et pour le clin d’oeil génial de ce concert
mais entre nous, je ne piaffais pas d’impatience en attendant ce nouvel opus
il y a un côté kitsch à The Divine Comedy évidemment
Neil Hannon frôle toujours le grotesque, tout en réussissant l’exploit de souvent délivrer le somptueux…
il parvient surtout à ne pas renouveler sans pour autant se répéter, ne lassant ainsi jamais réellement sa petite communauté de fans
et enfin, et surtout, la voix de Neil Hannon a cette qualité unique qu’elle me rend joyeux quoiqu’elle me raconte
rien que pour cette vertu thérapeutique exceptionnelle, il est probable qu’il ne le quittera jamais mon panthéon personnel
à première écoute, Bang Goes The Knighthood est donc logiquement sans surprise
aux écoutes suivantes, il est joyeusement nostalgique
à la dixième, quinzième, vingtième écoute, émergent surtout ces quelques morceaux à déjà faire entrer dans une playlist Divine Comedy
Down In The Street Below, morceau inaugural somptueux, plante ce décor positivement nostalgique
The Complete Banker est un génial portrait Hannon-esque sur un banquier inconséquent, avec toute l’ironie britannique qui empêche de tomber dans le cliché de la chanson sociale
« If I say I’m sorry, will you give me the money? »
ou When A Man Cries qui va joliment guetter du côté de Brel
Can You Stand Up on One Leg me met toujours en joie avec sa jolie rengaine presque enfantine, et son hallucinante note chantée finale
et puis surtout I Like, tube pop imparable dans la lignée de Bad Ambassador ou Becoming More Like Alfie, et son texte déclaration d’amour sincère et joyeuse
dans mon mini-panthéon de Divine Comedy, cet album est doucement en train de rejoindre Casanova, A Short Album about Love, Regeneration et Absent Friends
Tracklist
1. Down in the Street Below
2. The Complete Banker
3. Neapolitan Girl
4. Bang Goes the Knighthood
5. At The Indie Disco
6. Have You Ever Been in Love
7. Assume the Perpendicular
8. The Lost Art of Conversation
9. Island Life
10. When a Man Cries
11. Can You Stand Upon One Leg
12. I Like
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