Pire! Ce billet aurait dû être un de ces billets où symboliquement, je me présente à genoux pleurant sur les ruines d’une vie que je ne parviens pas à reconstruire…
Peut-être même que j’aurais mis une chanson de Radiohead en conclusion pour illustrer vocalement mon désespoir fabuleux.
Heureusement, Lui est passé par là.
Dans un congrés ce matin, il m’a délivré, sans le savoir, son message.
Quel âge peut-il bien avoir?
Entre 50 et 70 à la louche…
Le problème de cette saloperie de sclérose en plaques, c’est qu’elle finit par amocher salement la gueule et le corps.
Mais lui, depuis 3 ans que je le croise régulièrement, semble s’en foutre.
Il ne joue même pas de l’émotion qu’il suscite malgré lui, allant jusqu’à interrompre un ministre qui disait n’importe quoi…
Il reste passionné par ce sujet auquel il a consacré sa vie.
La retraite pour lui, ce n’est pas une obsession, une date à atteindre. La retraite, c’est sa passion!
Et moi, j’allais encore me plaindre de…
du fait que j’en ai marre de me lever trop tôt (7h…)?
que je n’ai pas le temps d’avancer mes travaux dans ma baraque de 200m² avec jardin?
que je ne sais quand me rendre chez l’opticien pour changer ses lunettes qui m’insupportent?
que j’aimerais être tout et son contraire, faire le tour du monde à dos d’âne et racheter l’empire state building?
Et vous, de quoi vous êtes vous encore plaint aujourd’hui?
Et de quoi vous plaindriez-vous devant un homme qui vivra sa passion jusqu’à ce que mort s’en suive, malgré la douleur et les sirènes de généreuses pensions d’invalidité et de retraite.
Ecoutez cette chanson, trouvez en les paroles, et au boulot bande de fainéants!