Quand il a indirectement évoqué l’éventualité, parmi d’autres, que l’on me licencie, mon sang n’a fait qu’un tour.
Quand bien même depuis six mois, c’est tout ce que j’espère au point d’avoir plus d’une fois tendu la perche.
Bien sûr, je n’ai pas la naïveté de croire qu’un licenciement puisse être une expérience humaine neutre.
Je n’espérais pas découvrir dans ma boite aux lettres un matin un chèque de 6 mois de salaire, doublé d’une missive expéditive :
« Plus la peine de venir. Fais ce que tu veux désormais ».
Mais en l’occurrence, je ne pensais pas que cette perspective puisse me toucher puisque j’espérais consciemment cette conclusion.
J’avais surtout oublié que mon égo, lui,n’était pas d’accord.
En tout cas, j’avais omis de lui en parler.
« Me virer MOI!
MOI qui suit le meilleur!
MOI que tout le monde admire!
MOI! Cet esprit fascinant qui a tout compris aux subtilités de ce métier.
MOI qui ait presque inventé ce métier!
Allons bon!!! Mais où va le monde ??!!!
JAMAIS! JAMAIS! JAMAIS! JAMAIS moi vivant, on ne me virera.
Vous allez continuer à aimer, admirer, vénérer, porter au nu mon MOI fascinant! »
J’ai un peu parlementé avec lui depuis.
Je lui ai expliqué que c’était la meilleure chose qui pouvait nous arriver.
Que cela ne voulait pas dire qu’on ne l’aimait plus.
Que ce travail n’était pas important pour nous.
Que l’on avait mieux à faire de notre liberté etc…
Ego: Ah… Bon… D’accord… Mais bon, tu es sûr que cela ne veut pas dire qu’ils ne M’AIMENT plus. Parce-que sinon, je…
Moi: Non, ne t’inquiètes pas… Et Moi je t’aime dans tous les cas…
Ego: Ah… Bon, bah ça va alors. Fais comme tu veux tant que tu me dis que tu m’aimes, ça me va…
« MOI qui ait presque inventé ce métier! » Il me plait ton ego, il est marrant
Mais comme je le comprends…
Hé Hé…
Notre égo est un sale gosse de cour d’école.
Une fois qu’on a réussi à le dominer parfaitement, on peux commencer à apercevoir l’idée d’un bonheur stable.
Mais il faut des années pour comprendre que notre égo nous pollue et nous fait faire des choses que l’on ne veut pas.
Il faut encore un paquet d’années pour arriver à le dominer parfaitement et l’empêcher de décider à notre place.
Je ne suis pas d’accord… Un ego surdimentionné est un problème, mais un égo normal, commun, est indispensable. Ca permet de ne pas se faire marcher sur les pieds ou de se faire prendre pour un con. Surtout quand notre égo est justifié.
@Marc
Sans doute une ambiguité de mot cat je suis d’accord avec toi.
A mon sens, il s’agit de la différence entre la fierté et la dignité.
La fierté n’est qu’un narcissisme inutile quand la dignité consiste à se respecter soi-même en tant qu’être humain.
Si je reprends mon exemple, ma réaction épidermique n’était que de la fierté car je souhaiterais plutôt être licencié. Mais avec dignité… En gros, un bon chèque quoi!
J’ose te corriger : ce dont tu parles n’est pas de la fierté, mais de l’orgueil.
Et je sais de quoi je parle, étant moi-même très orgueuilleux.
@Marc
Intéressant.
Et quelle différence fais-tu entre la fierté et l’orgueil alors?
En deux mots ? la fierté, c’est bien. L’orgueil, c’est mal.
Plus sérieusement, les deux mots sont proches, MAIS ! la fierté, c’est une opinion juste de soi-même, que l’on veut revendiquer… l’orgueil, c’est une opinion trop avantageuse de soi-même.
Dans bien des cas, la fierté entraîne l’orgueil. Mais pas le contraire… à moins de séances chez un bon psy