Hunter

Elles ne veulent pas me croire quand je leur dis que je chasse. Quand je leur confie être atteint de domjuanoïte aigue.

« Allons bon, toi??? Meuh non!!! Tu aimes trop l’amour pour être un chasseur de relations éphémères… »

Qu’elles sont bêtes! Je ne chasse pas bêtement la croupe. Quel intérêt de chasser un truc que l’on peut s’offrir avec quelques billets d’ailleurs.

Non, je chasse l’âme.

J’analyse, me documente sur mes proies, trouve leur faiblesse. Et j’attaque. Tout en douceur…

Ca ne m’amuse pas vraiment, vous savez. Enfin, je crois… C’est juste comme ça que je fais.

Le fait est que je ne connais pas l’amour. Malheureusement. Malformation de naissance j’imagine. Car je ne sais que le rapport de force. Je ne comprend que le combat de la conquête de l’autre. Cette période de lutte durant laquelle les personnalités s’opposent gentiment en surface, mais se combattent férocement en profondeur. Jusqu’au KO final…

Alors, j’appuie où cela fera mal. Pas par voyeurisme sadique. En général, elles mêmes ne s’en rendent pas compte d’ailleurs. Forcément, ça soulage quand on appuie le poing très fort sur une plaie qui saigne encore…

Ce combat, je l’ai perdu une fois. Une seule fois. Ca, j’ai pas aimé. Me faire berner par une bourgeoise dont j’ai cru naïvement qu’elle pouvait soigner mes blessures… Ca m’a fait très mal. Trop mal. Ca n’arrivera plus…

Rideau défensif renforcé. Je ne m’expose plus désormais. Elles ne voient rien de moi que je ne veuille leur montrer. Rien que du superficiel et léger totalement contrôlé.

Mais combien la plupart sont naïves!… Avec quelques flatteries bien placées, quelques confidences larmoyantes, quelques fleurs bleues élégament coupées, elles finissent toujours par vouloir mettre leur âme à nue. Trop facile alors de voir où la blessure est la plus vive.

Je ne suis pas mauvais vous savez. J’apprécie sincèrement ces instants pendant lesquels je leur apporte le soulagement. J’aime cette sensation de les aider, cette impression de les sauver.

Mais je ne suis qu’un junkie. J’aime posséder ces âmes. Leur donner du moi pour leur faire du bien. Mais bon… je me lasse trop vite quoi… Et puis il m’en faut d’autres. Et c’est difficilement gérable d’en posséder beaucoup en même temps.

Alors, je retire mon poing qui apaisait en surface la blessure. Ce poing qui les empêchait aussi de cicatriser. Et je m’en vais lachement, minable, les laissant seules gérer leur souffrance et entamer leur vrai rétablissement.

...et Aussi

No comment