Josy

Cela n’avait jamais été aussi bien qu’avec elle… Alors même si cela faisait des mois que je n’étais pas passé la voir, j’espérais quand même qu’elle travaillait encore là où je l’avais croisé la première fois…

Quand je suis entré, et que le patron m’a salué, je l’ai tout de suite remarqué. Visage gracieux mais un peu trop maquillé. Corps moelleux mais un peu mal habillé. Quelques bracelets qu’elle aurait mieux fait de laisser tomber.

Mais malgré tous ces artifices inutiles, je savais bien moi comme elle pouvait être bonne!

Et elle m’a remarqué aussi…
Je ne sais pas si elle se souvenait bien de moi. Mais dès lors, nous n’avons guère eu besoin de nous parler. Tout allait se dérouler comme la première fois. Pas de temps perdu en élucubrations inutiles. Tous les deux, nous savons bien pourquoi nous sommes là et nous en maitrisons tous les codes. Autant passer aux choses sérieuses sans attendre.

Elle m’a proposé de me mettre à l’aise. Et même de m’aider à le faire…
A vrai dire, quand je me livre à ses mains expertes, je suis totalement soumis. C’est elle le boss. Quand elle m’a demandé de m’asseoir, je l’ai fait tout bêtement. Et les souvenirs joyeux de la première fois me sont revenus…
Elle s’est mise debout, juste derrière moi, a commencé à passer ses mains expertes à travers ma chevelure hirsute, puis subrepticement ses seins délicieux sont venus effleurer délicatement le haut de mon crâne.

Toutes les 2 minutes, elle me demandait si ça me plaisait, si je préférais plutôt comme ceci ou comme cela. Ça doit l’amuser cette comédie. Elle sait bien que c’est elle qui dirige tout. Et qui serais-je moi pour oser lui apprendre son métier ?

Le plus stupide vu les circonstances, c’est que je me suis même surpris à envisager des sentiments naissants.

Serait-ce bizarre d’aller prendre un café avec elle plus tard? Juste pour voir? Après tout, l’amour emprunte parfois des chemins bien curieux?

Je suis vraiment un romantique désespéré…

Fort heureusement, j’ai recouvert tous mes esprits quand elle a fièrement exposé son ustensile préféré juste derrière ma tête.

« Parfait! Comme d’habitude! » lui ai-je soufflé dans un sourire.

Le plus drôle, c’est que je ne sais toujours pas son prénom à cette merveille.

Alors, je l’appelle Josy. Toutes les coiffeuses s’appellent un peu Josy non?

Et Josy, comme coiffeuse, elle est vraiment trop trop bonne!