L’être humain est généralement obsédé par une mauvaise question.
Ou plutôt, il se la pose de manière incomplète.
«I just don’t know what do to with myself» ou sa version francisée, mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir foutre de ma vie?
La question de son activité quotidienne, entendu souvent sous sa connotation strictement financière, n’est pas inintéressante. Elle est même pertinente.
Mais en réalité, elle fait aussi partie de ces sentiers balisés par la société.
Elle nous est même mise en tête dès notre plus jeune âge.
On en a bouffé du Jacques Martin, d’la Mamie Simone ou du Papi Bernard demandant à l’envie «Qu’est-ce que tu feras quand tu seras grand?»
Forcément… Ça karcherise le cerveau. Il fallait bien trouver une réponse.
Plutôt que laisser faire les hasards de la vie, il fallait très tôt y réfléchir.
Exprimer quelques fois des rêves, pour les voir se faire balayer par le cynisme et les peurs transmises par les «adultes».
Et comprendre que le sous-titre non verbalisé de la question était«pour gagner (beaucoup) d’argent»
Alors forcément, on se l’est posé cette question.
Et on se la pose encore et toujours.
Parce-que les réponses sont souvent aussi balisées que la question, et qu’il en faut du temps, de l’abnégation et du courage pour comprendre qu’il y a en vérité autant de réponses que d’êtres humains.
Mais là n’était, une fois n’est pas coutume, l’objet de ce billet.
Car à vrai dire, cette question-même est inconsciemment manipulatrice.
Elle concentre la vie sur l’un de ces aspects les plus basiques, faisant ainsi croire qu’il en est l’essentiel.
Car qui peut bien croire que l’on nait ici bas, que l’on choisit de vivre ici bas, pour faire quelque chose?
Pire pour trouver une activité permettant de gagner de l’argent?
Vivre pour survivre jusqu’à la mort?
Sérieusement…
Si il n’y avait réellement que ça, autant organiser un suicide collectif massif plein de panache, protestant ainsi contre une quelconque puissance divine qui se serait tout de même bien foutu de notre gueule, non?