C’est l’histoire d’un mec… comme cela pourrait être celle d’une meuf.
Les hommes et les femmes sont bien moins différents que ce dont on essaie de se convaincre.
C’est l’histoire d’un mec qui entra dans la pièce d’une taverne.
Ou celle d’un Théâtre?
Puisque tout est sujet à comédie, tragédie ou même farce par ici.
Tout est pourtant tellement plus simple que ce dont on essaie de se convaincre.
Dans cette taverne, il y avait des clients de passages et quelques habitués.
Certains qu’il apprécia immédiatement, d’autres qui le convaincraient avec le temps d’être écoutés.
Et d’autres qu’il ignora largement.
Mais il faisait bon dans cette pièce.
Le mec était plutôt du genre voyageur solitaire, mais aimait bien tomber sur ces logis chaleureux et léger.
Parmi toutes les personnes qu’il appréciait, il y en avait une, une meuf, qui semblait l’apprécier lui un peu plus.
L’une qui peut-être aurait aimé dépasser le cercle de la camaraderie pour pénétrer celui de son intimité.
Il ne s’en offusqua ni ne s’en félicita.
Il s’agissait de sa vie et de ses sentiments à elle, et dès lors, il les respecterait aussi longtemps qu’elle respecterait les siens.
Il trouvait cette auberge bien plaisante par sa compagnie, autant que par celle de ces autres qu’il appréciait, ou de ces délicieuses cervoises qui y coulaient à flot.
Le temps passait, et la meuf paru vouloir effectivement pénétrer dans son intimité.
Elle se décida ainsi à l’accompagner lors d’un de ces voyages qu’il avait un soir évoqué.
Le mec fut un peu déconcerté par son initiative.
Mais il n’avait aucun pouvoir pour s’y opposer, et jugea que tant que l’un et l’autre respectaient la qualité de leurs sentiments respectifs, il n’y avait aucun mal à cela.
Le voyage se déroula, paisiblement et joyeusement, dans la continuité de la camaraderie de la taverne.
Le mec se plaisait à espérer que la meuf avait dès lors saisi que ses sentiments étaient amicaux.
Mais qu’il n’était de sentiments que le temps ne savait faire évoluer, pour peu que l’on lui laissa faire son œuvre.
De passage à la taverne, quelques jours plus tard, le vieux loup fut prit à partie par l’aubergiste.
« Dis donc mon coquin? Il serait peut-être temps que tu séduises la mignonne, non? »
Le vieux loup, mal à l’aise, se senti obligé de justifier un vague refus à une question qui ne concernait pourtant pas celui qui la posait.
« Ah… Bah, c’est dommage. On pensait que… Enfin, c’est nous qui lui avions dit ce qu’elle devait faire pour… Et… »
Le vieux loup solitaire reconnut là le signe que cette meute n’était plus de celles en laquelle il saurait se sentir tranquille.
Il regretta un temps les soirées au coin du feu.
Les anecdotes des aventures ubuesques des uns des autres.
Et ces quelques embryons d’amitiés qui ne demandaient qu’à murir patiemment.
Il finit bien sûr par comprendre, sans amertume, ni arrogance, qu’il n’était pas comme eux, et que le temps ne ferait que saisir l’incompréhension de leurs différences.
Il les salua chacun une dernière fois.
Puis s’en alla poursuivre son chemin ailleurs, une larme à l’œil.
Triste que les hommes ne comprennent jamais, quelques soient leurs intentions, le mal qu’ils faisaient quand ils voulaient s’occuper de la vie des autres.