[Livre] Franz Kafka – Lettre au Père

Traduit de l’Allemand par Marthe Robert
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Synopsis :
« Réel et fiction ne font qu’un dans la lettre désespérée que Kafka adresse à son père. Il tente, en vain, de comprendre leur relation qui mêle admiration et répulsion, peur et amour, respect et mépris.
Réquisitoire jamais remis à son destinataire, tentative obstinée pour comprendre, la Lettre au père est au centre de l’œuvre de Kafka. »

Revue :
Tombé dessus par hasard, deux jours après avoir quitté cette Prague où Kafka est omniprésent, je souris à la lecture du synopsis, songeant à ma propre relation au père, dont je ne sais toujours pas bien si elle est comme elle se devait d’être, ou si je suis supposé la faire évoluer.

La lecture de cette lettre d’une centaine de pages me subjugue par la finesse analytique du jugement des relations humaines, et familiales en particulier.
Si mon côté analytique m’agace parfois moi-même, il est bien gentillet à côté de l’analyse intransigeante faite ici par Kafka.

Et puis, ce sont les dernières pages qui donnent toute sa profondeur à l’œuvre. D’un réquisitoire à charge, la réponse théorique du père conduit à un détachement fataliste, à défaut d’être serein, sur l’impossibilité de certaines relations, même familiales.

Citations:
« Depuis que je suis en mesure de penser, l’affirmation de mon existence spirituelle m’a donné des soucis tellement graves que tout le reste m’a été indifférent. »

« Mes tentatives de mariage ont donné naissance à la plus grandiose, à la plus prometteuse des tentatives de libération ; il est vrai qu’ensuite, le grandiose de l’échec a été à la mesure de l’effort. »

« Se marier, fonder une famille, accepter tous les enfants qui naissent, les faire vivre dans ce monde incertain et même, si possible, les guider un peu, c’est là, j’en suis persuadé, l’extrême degré de ce qu’un homme peut atteindre. Que tant de gens y parviennent si facilement en apparence n’est pas une preuve du contraire.»

« Il y a deux sortes de combats. Le combat chevaleresque, où des adversaires libres mesurent leurs forces, où chacun reste seul, perd ou gagne par ses propres moyens. Et le combat du parasite qui, non seulement pique, mais encore assure sa subsistance en suçant le sang des autres. »

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