les enfants grandissaient et l’apprenti fée s’évertuait à se parer de ce qui devait la faire fée
elle consommait son temps, se fabriquant des trônes insouciants par-delà lequel elle construisait des royaumes
mais aucun royaume n’est assez beau quand il n’appartient à personne
toute à sa conviction de félicité, elle ne se demanda jamais vraiment sur quoi elle voulait régner
qu’importe alors l’absolu de la quête, tant qu’on a l’ivresse d’un miroir
elle régnerait sur d’autres
elle combattrait
pour la vérité
quelqu’elle soit
pourvu qu’elle justifie un combat
et si la vérité s’avérait galvaudée, elle la combattrait aussi
ou alors la défendrait quand même pour le plaisir du combat
de fée, elle s’était subrepticement transformée en guerrière
une fée-soldat sans patrie
une fée-mercenaire sans intérêt autre que celui de dominer
les années passaient aussi vite que les enfants
et la guerre perdait inexorablement de son sel…