Paris en Bauges

Coincé au milieu des Bauges par la grâce des coussinets meurtris de ma chienne chérie, je me pose bon gré mal gré à l’ombre d’une auberge paisiblement accueillante.

Les cigarettes oubliés en ville ne me manquent pas.
J’ai diminué le son de mon Ipod au point que de me demander comment je peux l’écouter habituellement si fort? Les bruits de la « civilisation » et de la densité humaine sont-ils si insupportables ?
La musique que je choisis d’écouter revêt inéluctablement des tonalités plus douces.
Plus acoustique. Moins électrique.
Plus de notes. Moins de cris.
On écoute comme on vit.

Est-ce à dire que je devrais quitter la ville et sa densité de civilisation pour m’enfermer dans un cabanon au milieu des pâturages?
Vivre d’un jardin et d’une guitare?

Est-ce que je manque de courage pour enfin exécuter cette décision?……

Mais non voyons! Juste d’envie!

J’aime trop ma ville pour prendre l’apaisement que me procure quelques journées au creux des montagnes comme un signe décisif.
J’aime trop ma ville et ses solitudes anonymes.
Peu m’importe qu’elle les protège ou qu’elle les engendre.
J’aime trop ma ville et ses habitants, que seuls ceux qui ne les ont jamais rencontrés savent critiquer.

J’aime tant ma ville qu’il m’arrive souvent de lui caresser l’angle des trottoirs en pensée.
Ou d’adresser un câlin mental fougueux et tendre à n’importe lequel de ses immeubles.

Je t’aime ma ville.
Et peut-être qu’un jour viendra où il faudra nous quitter.
Mais d’ici là, de temps a autre, j’irai me prélasser auprès d’une ailleurs si différente de toi qu’il n’y a rien que tu puisses y faire pour me retenir.

No comment