36h sont passées. Il est temps de laisser l’impression delicieuse puis obsèdante de ce concert mémorable s’en aller.
Il est temps d’exorciser la voix de Beth Gibbons, de la faire sortir de ma tête. Je pourrais pour cela retirer le casque que j’ai presentement sur les oreilles. Au pire, passer à l’artiste suivant sur mon Ipod… Praise Cats ? Hum… Exorcisons plutot… Exorcisons!
Un Zenith chaud bouillant. Comme rarement. Première excellente surprise. Je m’attendais pour un groupe à la musique si délicate à une audience discrète… Leur entrée sur scène est acclamée avec une chaleur qui semblera les surprendre eux-mêmes tout au long du concert. La discrète Beth tente même à quelques reprises de témoigner sa reconnaissance avec quelques mots français maladroits.
Silence, premier morceau du dernier album Third, introduit le show avec un stéréo de batteries parvenant à allier finesse et puissance. Tellement hypnotisé par la voix de Beth quand j’écoute Portishead, j’en oubliais la qualité des mélodies et des arrangements. Je ne m’attendais pas à voir deux batteries sur scène à ce concert. Je réalise à froid l’exploit de restituer en live la sophistication de ces arrangements. Un guitariste qui utilise un archer ou d’autres ustensiles pour sublimer le son de son instrument. Un bassiste qui change de basse au milieu d’un morceau pour faire évoluer l’atmosphere. Derrière l’ambiance « divine » de la musique de Portishead, il y a donc toute cette technique…
Pour le reste, ma montre m’a dit que le show avait duré 1h30. Le public s’est enflammé dès les premières notes des morceaux des deux premiers albums. En vrac, Mysterons, Glory Box, Cowboys, Over… Le troisième album, qui doit approcher la dixième ecoute sur mes oreilles depuis son achat dimanche soir, est pourtant tout aussi majestueux. Mais une semaine, pour les plus motivés, entre sa sortie dans les bacs et ce concert, c’etait un peu court pour digérer une telle oeuvre.
Me reste toutefois le souvenir ému de The RIP ou de We Carry On, comme d’autres instants de grâce.
Arrivés sur le quai du métro de la Porte de Pantin, je nous sens tous abasourdis, pas totalement revenus de cette expérience. No comment. En particulier, ce qui est rare, aucun « parisianniste » pour se plaindre de ci ou de ça. Nous n’étions pas encore redescendus… Je ne suis pas sûr que ce mail exorciste y soit reellement parvenu pour ce qui me concerne…
…Give me a reason to love you…
Portishead – Glory Box – Zenith de Paris – 5 Mai 2008