Conversation intéressante hier soir.
Souffrirais-je du phénomène du Saint-Bernard ? Plus précisément, suis-je attiré par les souffrances d’autrui afin d’essayer de les soigner à tout prix, m’évitant ainsi de m’occuper des miennes ?
Ou, a contrario, ai-je une tête de Saint-Bernard ? Serais-je susceptible d’attirer plus spécialement ceux et celles qui sont en détresse, ou à la recherche de réponses, de pistes, de guides ?
Quitte à faire, entre les deux, je préfèrerais la seconde option. Je filerai d’ailleurs immédiattement acheter une bouteille de gnôle à m’accrocher autour du coup…
Hum…
Serais-je, serions-nous, attiré par ceux qui sont plus déprimés ou mélancoliques que nous-mêmes, pour tenter de les sauver plutôt que nous sauver nous-mêmes ?
Hum…
Toi qui m’as mis ce sujet entre les neurones, je t’en remercie sincèrement.
Mais je crois que tu es sur une vision de mon moi, encore récente certes, et pourtant déjà terriblement jaunie.
Je suis en réalité attiré par les profondeurs (au sens spirituel… quoique…) de deux types d’êtres. Ceux qui ont trouvé et ceux qui sont en recherche, active, même si parfois désespéré, de leur moi. Il existe des êtres, désespérés et pour autant aveugle à leur misère affective, qui ne voudront ou ne pourront pas se voir tel qu’ils sont. Pas dans cette vie en tout cas. Je me contente alors, à l’occasion, de jeter quelques pistes, tel le pêcheur qui jette quelques miettes dans un Lac pour attirer le beau poisson. Mais je n’insiste pas, ou moins, ou plus, si cela ne réagit pas ou mal. Je m’enfuis même quand certaines femmes confondent mon empathie et ma sollicitude avec un sentiment amoureux.
I do not want to be anyone’s drug in any way.
Une chose est sûre ceci étant. Faire tomber les masques est un exercice qui me passionne. Mais si l’autre, quand bien même je vois qu’il s’est perdu à des milliers de vie de son soi profond, si cet autre s’accroche désespérement à son masque, je n’insisterai pas.
Car le sens de ma vie s’éclaircit jour après jour, et il ne peut être que dans l’assistance à mes semblables, mais uniquement à ceux qui valent réellement mon temps et mon énergie. Je n’ai pas de temps à perdre avec ceux qui perdent le leur.
Merci à toi en tout cas.