Seul y laisse de l’amour

Vers 13h… J’écris…

Je me souviens d’un temps où la solitude exerçait sur moi une peur réflexe.
Tout petit bien sûr.
Mais plus adulte aussi quand la peur d’ « être » seul me faisait trainer dans une relation amoureuse d’un autre temps.

Et pourtant je vis seul depuis presque deux années.
Physiquement seul.
Réellement seul.
Sans un voisin de palier pour chercher ses clés.
Sans un voisin du haut pour faire grincer le parquet.
Sans un copain de soirée à 3 stations de métro pour écluser un trop plein d’amertume.

Et j’aime cette solitude.

Sans doute aussi car je sais qu’elle vient avec ses soupapes de sécurité.
Une âme bienveillante à dix touches de téléphone.
Quelques amis pour s’enivrer à une petite heure d’email.
Tout reste suffisamment proche pour ne pas être effrayant.
Suffisamment loin pour ne pas être étouffant.

A tel point que c’est désormais la perspective d' »être » avec quelqu’un qui m’effraie.
L’exclusivité usuelle des relations amoureuses me semble s’accompagner que de bien peu d’avantages pour que j’envisage de lui céder le confort de ma belle solitude.

Vers 17h… Je lis…

Nous avons tous besoin d’Amour.
L’Amour fait partie de la nature humaine autant que manger, boire et dormir.
Il nous arrive de nous asseoir, seuls, devant un beau coucher de soleil, et de penser: « Toute cette beauté n’a aucune importance puisque je n’ai personne avec qui la partager. »
Il faudrait alors nous demander combien de fois, alors qu’on nous réclamait de l’amour, nous avons détourné la tête.
Combien de fois, nous avons eu peur de nous approcher de quelqu’un et de lui avouer sans façon que nous étions amoureux.
Gare à la solitude.
Telles les drogues les plus dangereuses, elle crée une dépendance.
Si le coucher de soleil semble ne plus avoir de sens pour vous, faites preuve d’humilité et allez chercher de l’amour.
Sachez que, là comme pour d’autres biens spirituels, plus vous serez disposé à donner, plus vous recevrez en retour.

Paulo Coelho – Maktub

...et Aussi

3 comments to Seul y laisse de l’amour

  • je suis d’accord avec Coelho, toutes les fois que je vois un beau paysage, que je ressens une émotion particulière, je pense que je voudrais qu’IL soit là pour la partager…. et je suis aussi d’accord avec toi, la solitude c’est pas si mal…. et une fois qu’on l’a apprivoisée, on s’y sent bien avec les soupapes que tu décris.

  • Nous avons les mêmes lectures l’ami !

    Oui la solitude, c’est bien quand on y pense plus, ou en mieux
    elle permet alors de comprendre pourquoi, elle s’est fait présente dans nos vies
    pour découvrir seul certaines choses
    alors « elle » (la solitude) se glisse telle un chat contre nous et vient ronronner sur les genoux de nos errances solitaires.

    On dit parfois, que c’est quand on ne cherche plus qu’on trouve, ou alors,
    que la solution est ailleurs, hors de ce qui est à portée
    peut-être juste à côté, mais dans un monde (une dimension) qu’on n’a pris peine d’explorer.

    On se sent parfois seul quand on est trop envahit d’un TOUS qui n’apporte rien
    ou vide d’un TOUS, qui nous laisse seul dans le rien
    bref, des deux côtés, il y a des bons côtés
    seul y joue l’humeur du coeur, enfin je crois ;)

  • Jub

    @zinzin29 et @eipho
    J’ai été surtout amusé par la « coincidence » entre ma réflexion et cette lecture.
    Il y a oui un équilibre à trouver pour permettre l’amour sans se perdre soi. Ou persister le soi sans abandonner l’idée de l’amour pour une autre.

    Et comme tu as raison eipho, il faut cesser de chercher pour trouver.