Tais-toi donc, Grand Jacques…

Cette interview de Brel de 1971, déjà mentionnéei donc ici ou , dont on retrouve l’intégralité sur l’album Knokke, m’a mis une claque…

Parce-qu’elle arrivait au moment où j’avais besoin de l’entendre.

Parce-qu’elle reprend beaucoup de ce que je crois, même si j’oublie de me l’appliquer, même si je me laisse distraire par des choses plus futiles…

Parce-que je la trouve toujours très moderne, même si d’aucun pourrait la considérer un peu réac…

Ce billet est aussi long que cette interview est dense. Si vous avez 45 minutes à y consacrer, l’envie de l’écouter, et difficulté à la trouver, faites-moi signe…

Fumer, c’est très mauvais pour la santé.
Boire, c’est très mauvais pour la santé.
Faire l’amour, c’est très mauvais pour la santé.
Rêver, c’est très mauvais pour la santé morale.
Vivre, c’est très mauvais pour la santé.
Il n’y a rien qui use plus un homme que de vivre.

Ce qui compte dans une vie, c’est l’intensité, pas la durée: Ce qui compte dans un rosbif, c’est sa qualité, pas son poids. On a l’air d’un imbécile tout seul devant un rosbif de 4 kilos.

Vivre, ça ne sert à rien et à personne. Alors, le temps de vie doit être intense. Le risque calculé, ça fait partie des sensations de la vie.

On ne réussit qu’une seule chose, c’est ses rêves. J’ai travaillé pour réussir mes rêves.

Le talent, ca n’existe pas. Ou c’est avoir envie de faire quelque chose… Avoir envie de realiser un rêve, c’est le talent. Tout le restant, c’est de la sueur, de la transpiration, de la discipline. L’art, je ne sais pas ce que c’est. Les artistes, connais pas. Il n’y a que des gens qui travaillent avec une grande énergie.

Moi, j’essaie de realiser les étonnements que j’ai eu jusqu’à 20 ans. C’est à 40 ans qu’on s’apercoit que c’est comme ça qu’on fonctionne.

Ce qu’il y a de formidable, c’est que je ne sais pas ce que je vais faire demain.


Il y a des moments où il vaut mieux être honnête que de faire plaisir.

Un homme qui n’est pas tendre, ce n’est pas un homme.
Faut-il faut être egoiste pour ne jamais pleurer!

J’aime trop l’amour pour beaucoup aimer les femmes. Les femmes son toujours en-dessous de l’amour dont on rêve. Mais je n’ai pas bien compris les femmes…

Il n’y a qu’un type pour qui c’est important que je sois honnête, c’est moi!

Dès que tu t’exposes, que tu es en position de pointe, que tu t’exhibes, il faut admettre qu’un certain nombre d’individus ne puisse pas t’encaisser. C’est normal. C’est même moral.

L’important, ce n’est pas la fonction. C’est la manière dont on fonctionne dans sa fonction. On peut être un admirable épicier…

La vraie liberté, c’est avoir le droit de se tromper. L’échec est une preuve de liberté.
Les hommes usent très peu de leur liberté.

Il faut se tromper. Il faut faire SES erreurs. Il faut se casser la gueule. Il faut avoir mal. Il faut pleurer.
Le fait d’exister me paraît plus interessant que le fait d’être prudent. Il faut être imprudent.
On ne meurt pas de se casser la gueule. On ne meurt pas d’humiliation.

Un homme heureux même fou engendre le bonheur… Ou la haine! Mais la haine, ca stimule la santé des imbéciles.

La bétise, c’est la mauvaise fée du monde.
Il n’y a pas de gens méchants. Il y a des gens bêtes, et ce n’est pas de leur faute.
Et il y a des gens qui ont peur, et ça c’est de leur faute.

La bétise, c’est de la paresse.
La bétise, c’est un type qui vit et qui dit : »Ca me suffit », et il ne se botte pas le cul tous les matins.

La fuite, c’est la résignation, c’est la pension.
La fuite, c’est « j’ai pas eu de chance »
Mais qui a de la chance? La chance, ca va se chercher. La chance, ca se viole!

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