J’arpentais le bitume parisien à l’heure à laquelle on est supposé se réveiller.
Mon attention avait peut-être été altérée par une absorption mal maitrisée de ces breuvages de drogue liquide.
Ces breuvages que l’on ressent parfois le besoin d’ingérer pour mieux appréhender l’absurdité de notre condition d’aterré.
Mais cela ne serait qu’une mauvaise excuse.
Car ce soir là en particulier, je l’avais plutôt bien géré.
Ces liquides distordants sont futiles quand on est accompagné de personnes qu’on aime, et qui nous le rendent sincèrement.
L’amour est un alcool si pur, que je ne m’attendais pas à traverser cet ouragan urbain…
Oh rassurez-vous!
Aucun dommage!
Quelques contusions.
Comme ces courbatures que l’on aime à ressentir après un effort sain.
Car c’était un gentil ouragan.
Maladroit bien sûr.
Comme tous les ouragans assurément.
Mais les ouragans d’amour, ce n’est maladroit que pour notre bon cœur.
Chteusanfrustrhaie qu’il a commencé à me souffler dans les oreilles.
Juste avant qu’un Foktusoitoimèmeu me tombe sourdement sur le dos!
Je ne m’attendais pas à de telles rafales alors que j’errais dans les rues à la recherche de l’endroit où je dors habituellement.
Et le souffle violent s’est fait plus incisif encore…
« Merde! Mec! Tu ne peux pas être un homme normal de temps en temps! »
Brrrr….
Il faut que tu arrêtes de te poser des questions en permanence!
Couché à même le goudron, je m’extirpe par la rue du bar habituel pour atteindre malgré tout la couche promise.
« Diantre!
Quelle tempête!
Elle m’a prise au dépourvu! » pensai-je avant de céder aux appels de Morphée.
Le lendemain, encore contusionné de ces rafales de l’aube, j’erre comme une âme en peine à la recherche du message caché.
Puisqu’il y a toujours un message caché, n’est-ce pas?
« Elle m’a fait chancelé cette coquine de tempête!
Je ne sais pas trop ce qu’elle a voulu me dire, mais c’était bon!
J’aime qu’on me secoue quand c’est avec amour qu’on le fait!
J’aime qu’on me secoue quand c’est pour mon seul intérêt!
Car c’est en étant secoué que l’on commence à voir des paysages différents.
Et la vie est trop belle pour que se l’on contente d’un seul paysage
Et la vie est trop belle pour que se l’on contente même d’un seul rêve de paysage »
Aujourd’hui encore, je ne sais pas très bien ce que je retiens de cette tempête.
Car dans cette vie, ma seule certitude, c’est de n’en avoir aucune…