Winehouse

V0
J’ai une heure à tuer avant de les retrouver.
Dans un bar.
Ecrire.
En finir avec ce projet avant la fin du mois.

V1
Les premières gorgées de bière font vite leur effet, et apaise la tension d’une semaine trop lourde.
Une grosse fatigue me tombe dessus instantanément.
Mais je veux y aller quand même…
Ca me fera du bien…

V2
Le second verre est toujours le plus dangereux.
C’est celui où l’on plonge vraiment.
Dans le vide. Ou pour oublier le vide.
La fatigue est toujours là.
Mais mes amis aussi.
Ca va, je crois.

V3
Le vin ne suffit plus. Ca revient…
Merde!
Je bois tellement peu désormais que je n’arrive plus à me laisser envouter par son vice.

V4
Cela s’aggrave.
Mes amis sont toujours là.
Ils rient. Ils sont drôles. Ils s’amusent…
Mais je me sens comme… comme si je n’étais pas là.
Je n’arrive même plus à participer a la conversation.
Merde!
Et si peut-être, tout cela n’était qu’un mauvais rêve?
Et si c’était dans la poésie de nos nuits que l’on vivait vraiment?

V5
Je pars m’isoler aux toilettes.
Juste cinq minutes.
Reprendre mon souffle.
Littéralement.
Tout ceci n’existe pas.
La souffrance, les douleurs de bide… Une mauvaise blague de mon esprit…
Fight back!

V6
Fight back!

V7
Le déclic!
Je crois… Oui, ça y est.
J’atteins enfin mon seuil d’alcool excité.
Je chante. Je joue. Si le plafond était moins bas, je volerais…
Ou j’essaierais en tout cas.

V8
L’excitation passe, les discussions commencent.
Tout paraît plus clair.
Il évoque la méditation.
Tout se recoupe.
Bonsangmaiscestbiensur! Ou quelque chose comme ça en tout cas…

V9
« Allez! T’as plus rien à boire? »
Un dernier verre de bière.
Tous ces verres ont eu raison de ma fatigue. Pas de la leur.
Tiens, j’aurais cru vouloir aller danser moi…

Escaliers. Porche. Porte. Taxi. Maison. Lit. Endormi pour quelques heures…

L’alcool… Cet ami qu’on invite de temps à autre. Mais pas trop, car il devient vite très collant…

No comment