Je crois vous avoir fait déjà le coup de la voix de mon ange-gardien, non?
Bon en réalité, j’ai menti. Suis-je mysogyne ou simplement en manque d’imagination, mais je ne l’ai jamais visualisé autrement que comme un homme… Avec un petit h quoi…
Mais je ne vous avais pas tout dit. Car figurez-vous que j’avais même déjà projeté sa voix. Et elle ressemble à s’y meprendre à celle de Jonathan Donahue.
Quand on se rend à un concert d’un groupe aux travaux si complexes en studio que ceux de Mercury Rev, la déception devrait vous pendre au nez. Mais malgré le froid de Novembre, rien ne pendait au bout de mes narines en entrant dans l’Elysées Montmartre hier soir.
Une première partie tonitruante des Howling Bells suggérerait d’entrée une excellente soirée.
J’adore cette pop là. Délicate et puissante à la fois. Surtout quand elle est servie par une chanteuse aussi charismatique et douée que la jolie Juanita Stein.
A suivre assurément ces prochaines années.
Mais malgré ce bon début, je restais méfiant. Je n’avais jusqu’alors aucun souvenir de concert vraiment mémorable à l’Elysées Montmartre. Alors pourquoi cela devait-il changer avec Mercury Rev ?
Pourtant alors que les lumières s’éteignent, commence une introduction pas banale de près de cinq minutes. Une musique typiquement mercuryrevienne illustre la projection de plusieurs dizaines de pochettes d’albums que j’imagine influents pour la musique du groupe. Je note, entre autres, le Figure 8 de Elliott Smith, A Love Supreme de Coltrane, Dig your Own Hole des Chemical Brothers ou les quatuors à cordes de Beethoven…
Qui pouvait de toute façon douter du bon goût de ces cinq américains?
Snowflakes in a hot world nous plonge d’entrée dans leur monde féérique. « Melting into something bigger than you » nous explique Jonathan avec son sourire d’ange, avant d’enchainer trois morceaux plus anciens et oniriques. Le tryptique constitué de Holes, Black Forrest et The Funny Bird m’emmène vite très haut.
Puis I am a Queen amène mon corps vers une sorte de danse automatique. La musique de Mercury Rev n’est pas faite pour les clubs, à peine pour des concerts classiques de pop. Elle est simplement faite pour l’âme. Alors la mienne a ordonné à mon corps cette transe timide.
People are so unpredicable me laisse plus perplexe. Ou me permet un temps de repos en tout cas. Dans la foulée, Tonite It Shows propose un redécollage en douceur, dont je ne réatterirai qu’au terme de la première partie sur le vieux Opus 40.
Même si Mercury Rev n’est pas un groupe classique, ils ont aussi quelques tubes qui enflamment immédiattement n’importe quel fan de pop. Goddess on a highway est de ceux-là, et rallume la salle au début du rappel. Le groupe enchaine ensuite sur les mots doux de The Dark Is Rising (« In my dreams, I’m always strong »), avant de conclure sur le tribal Senses on Fire
Tout au long du spectacle, des images ressemblant à des rêves, entrecoupées phrases, que je juge spirituelles, sont projetées au fond de la scène.
En sortant, atterissant doucement de ce beau voyage, me revient alors celle-ci « Follow your bliss »… La légende personnelle chère à Paulo Coelho…
Il ne fait pas de de doutes que eux l’ont bien suivi…
Mercury Rev – Snowflakes in a hot world – 25 Novembre 2008
+ Lien vers l’intro du concert
Playlist:
Snowflakes in a hot world / October Sunshine / Holes / Black Forest / The Funny Bird / You’re My Queen / People Are So Unpredictable / Tonite It Shows / Tides Of The Moon / Dream Of A Young Girl As A Flower / Diamonds / Opus 40 /// Goddess On A Highway / The Dark Is Rising / Senses on Fire