[Concert] Folk Off! au Café de la Danse

Les concerts auxquels j’assiste sont le plus souvent ceux de mes artistes favoris. Et je m’y rend comme l’on se rend parfois à une fête. Tout excité à l’idée de se mettre la tête à l’envers, et qui sait peut-être d’y croiser un orgasme rapide ou même mémorable.
Les années passant, il arrive que l’on se surprenne à se demander si tout cela est bien raisonnable. Quelques fois même, comme après Placebo au Zénith la semaine passée, la gueule de bois a un peu tourné au bad trip, et on finit par vraiment songer passer à autre chose.

Fin de la métaphore à deux balles.

Car quand on m’a proposé de m’inviter à la soirée Folk Off! dans laquelle jouerait à nouveau Matt Bauer, je ne cherchais pas réellement un palliatif. Ai-je même eu une pensée plus excitée que « Hum… Ça peut être sympa? ».

A peine assis sur les marches d’un Café de la Danse bondé dès le début du premier concert, débarque un Irlandais paraissant plus taillé pour la seconde ligne d’une mêlée que pour la première d’une estrade.

Et un poing dans la gueule pour les apparences…

Declan de Barra se passa seulement du micro pour le premier et dernier morceau du set, mais me rappela ainsi que la musique n’a pas nécessairement besoin de tous les miracles de l’électricité pour émouvoir. Accompagné pendant une heure d’un violoncelle et d’un piano et de sa guitare, sa voix remplit pleinement le Café de la Danse. Je pense vaguement au jeune Bono, Irlande oblige, puis réalise, comme je le penserai toute au long de cette soirée que lui et ses deux acolytes d’un soir n’ont pas grand chose de commun avec la scène pop-rock-main-stream.
Sans qu’il n’y ait ni mépris, ni condescendance dans ce constat.

Le set comporte quelques longueurs, à mon sens issu du caractère déstructuré de la playlist, mais aucun titre faible.

Voici d’ailleurs un lien vers le site de Declan et un autre vers sa page myspace pour y découvrir le personnage et sa musique et peut-être vous en convaincre aussi.
Et pour ceux qui sont à Paris ce Jeudi 5 Novembre, le bougre donnera un concert gratuit au Comedy Club (42, Boulevard Bonne Nouvelle dans le 10ème. Il a carte blanche à partir de 23h30!)

Est ensuite arrivé Matt Bauer dont je connaissais déjà un peu la musique.
Comme au Nouveau Casino, 6 mois plus tôt, je plonge vite dans un monde aride et généreux. Un univers qui va à l’essentiel sans aucun cache-misère musical.

Matt est cette fois-ci accompagné d’un guitariste dont les notes délicates me font, par instants, songer au meilleur de Chris Isaak.
Je suis ensuite moins convaincu quand un violoniste les rejoint sur scène. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais l’ensemble me paraît plus plat.
Mariee Sioux les rejoint vers la fin pour une version plus riche du Florida Rain, déjà filmé au Nouveau Casino.

Car si, de manières différentes, Declan de Barra et Matt Bauer m’ont enchanté, c’est bien Mariee Sioux qui m’a le plus subjugué hier soir.
Guitare tout en arpèges. Voix angélique magnifique.
La fille cachée de Paul Simon et Art Garfunkel pour rester dans les comparaisons non pertinentes?
Et ai-je mieux à en écrire que cette vidéo?

Ou cette autre quand Matt Bauer vient à son tour l’épauler sur scène?

Quand le concert s’achève, je me précipite dehors. Je ne veux parler à personne. Je veux conserver un peu plus longtemps la sensation de cette émotion en déambulant dans les rues du 11ème arrondissement.

Et je suis reconnaissant à ceux qui m’ont invité.
Et reconnaissant à ces trois artistes qui, chacun à leurs façons, ont fait bouger les lignes de mes pulsations musicales.