e suis un dealer. Mon truc à moi, c’est de mettre les autres sous dépendance. Sous ma dépendance.
C’est ça que je kiffe. C’est ça qui m’excite. Rendre les autres junkie de moi. Puis les jeter quand ils ne m’amusent plus.
Je suis leur drogue dure.
Oh moi aussi, je suis un junkie. Je me drogue à cette sensation de puissance et de contrôle sur les autres justement.
Les autres… Mais pas tous les autres. Juste quelques uns que je selectionne méticuleusement. Quelques victimes dociles que je trie sur le volet.
Une fois qu’elles sont dans ma ligne de mire, elles sont en danger. Une fois que je sais que je les ai attirées, elles sont perdues.
Elles sont à moi. Je crée le personnage, le masque qu’elles ont envie de voir pour que je puisse les consommer aussi longtemps que j’en ai envie.
Mais ca ne dure qu’un temps. Elles ne sont qu’un produit. Quand je les ai vidé de leur substance merdique, quand je les ai consommé integralement, je les jette.
Et alors, elles pleurent, elles crient, elles hurlent à la mort, pleurant tous ces faux projets non achevés, tous ces enfants morts-nés.
Elles couinent comme ces petites junkies absurdes qu’elles sont. Elles pleurent leur vie d’avant-moi. Cette vie de merde qu’elles ont perdu, que je leur ai enfin fait abandonner.
Mais plutôt que de me remercier, plutôt que de m’exprimer toute leur gratitude pour leur éveil tardif, elles me haïssent, me cherchent, m’agressent en mots.
Elles savent pourtant que je suis déjà loin… Elles savent que je suis reparti en quête d’un nouveau produit, d’une nouvelle victime…
Il leur faudra quelques mois pour naitre enfin à leur vraie vie. Telle qu’elle aurait toujours dû être. Grace à cette overdose de moi… Pas à cause de moi comme elles le croiront gentiment jusqu’à leur mort…
Bande d’ingrates… Pas une ne m’a aidé moi à me défaire de ma drogue…
Can’t you see the giant that walks around you seeing through your petty lives?
Do you think I do these things for real?
I do these things just so I survive…