Ce qui est chouette quand on voit un film aussi excellent que In Bruges, c’est que les émotions qu’il procure donnent envie de retourner très vite au cinéma.
Dès le lendemain, je lui proposais donc de remettre ça.
Voir un autre film.
N’importe lequel.
Mais profiter du plaisir de celui de la veille pour remettre ça avant le début des vacances.
Je suis pour une fois très heureux de n’avoir pas eu, à proximité immédiate de ma cabane de banlieusard, de cinémas passant leurs films en VO.
Un coup de bol!
Pas vraiment eu à choisir le film à aller voir du coup.
Car honnêtement, je suis habituellement assez méfiant de ces films franchouillards, dont le titre flaire les bons sentiments consensuels.
Pas désagréable mais pas ma came.
Deux heures plus tard, ce film est devenu celui qui m’a fait le plus pleurer.
Peut-être même le seul à y être parvenu.
J’insiste vraiment sur ce dernier verbe.
Je n’ai pas écrit « mettre les larmes aux yeux » voire « sangloter ». Cela m’arrive très souvent.
Pleurer… Chialer. Un flot de larmes que seul un reste de pudeur en public m’a permis de maitriser un peu…
Bande-annonce à suivre.
Et un dernier commentaire juste après à ne pas lire si vous ne voulez rien connaître de l’histoire…
J’avais jusque là limité mon émotion à quelques larmes discrètes. Comme dans tout film où l’on cherche à m’émouvoir.
Mais quand les cendres du père se sont dispersées sur la plage, la dernière protection a totalement explosé. Ces immenses poches de larmes que je conserve derrière mes paupières se sont mises à se déverser sans que j’en voie la fin. Seul un vague résidu de contrôle mental m’a permis de ne pas aller jusqu’à gémir en pleurant compulsivement dans ces bras qui se proposaient de m’héberger.
Vous l’aurez sans doute compris, ce n’est pas la mort de ce personnage que je pleurais. C’était celle, virtuelle, de mon père qu’on me mettait en face des yeux. Cette mort qui, soudainement, m’a terrorisé.
Ce père, si loin, si proche, à qui je ne sais souvent pas trop quoi dire, mais à qui il faudra pourtant un jour que je le dise… Avant qu’il ne devienne lui aussi qu’un tas de cendres…
Il m’a fallu une bonne heure pour que le mal tête issu de cette lourde tristesse se dissipe enfin.
[…] L’été dernier, j’avais déjà pleuré, et je savais pourquoi. […]