Faire son jubilé sur un France/Italie, même perdu, c’est un bel Au revoir à la compétition de haut niveau.
Je ne parle pas ici de Thuram, Makélélé ou Coupet. Je parle, une fois de plus, de mon humble personne. Ces escapades suisses m’ont convaincu que je n’avais plus vraiment l’envie d’aller faire le zouave dans un stade…
Quand on est supporter comme moi, aller dans un stade c’est finalement prendre un trop gros risque, faire un trop gros investissement, pour un retour généralement décevant. Car mis à part ces matchs durant lesquels votre équipe pratique un football merveilleux et efficace, assister à un match s’accompagnera nécessairement de périodes douloureuses pour mon âme sensible. Et même en ayant la chance de supporter un club septuble(?) champion de France, et une équipe nationale parmi les 3 meilleures de ces 10 dernières années, ces matchs empreints de félicité sont trop rares.
A côté de cela, une victoire étriquée sera toujours colorée par les réflexions infâmes de tous ces pseudo-supporters venant lachement déverser leur haine au moindre contrôle raté.
A côté de cela, un match nul au score, mais brillant sur le terrain, sera toujours sali par un groupe de supporter adverse m’insultant pour la couleur de mon maillot, ou la dernière phrase du president de mon club.
A côté de cela, une défaite injuste viendra avec son lot d’enculages d’arbitre, de fils de pute et autres joyeusetés.
Et à côté de cela, une défaite sans appel est trop triste et douloureuse, sans qu’il soit possible d’en diminuer les effets par une pression sur le bouton d’une télécommande, ou par un paliatif quelconque sous la couette.
Et puis, si il n’était que cette médiocrité du supporter de base, je pourrais m’y faire. Mettre mon armure à conneries, ma côte de maille de détachement. Mais désormais, il faut en plus supporter tous ces cadres sup, cravate au cou, balai dans le cul, débarquer dans les tribunes populaire d’un stade, sourire ultra-brite sur le visage…
Comme ce trou du cul qui mardi soir, s’est retourné vers nous pour nous prendre en photo. Comme si il se promenait au Zoo ou dans un musée. Comme si il était au safari de ces supporters braillards et colorés en voie de disparition ?
Celui-la même qui dans 2 mois, avec le même appareil, prendra en photo la misère à nue dans les rues de Phnom-Penh ou de Bamako, avec le sourire entendu de ceux qui croient savoir parce-qu’ils y étaient…
Et enfin, et surtout, l’armada corporate-world-company dans les stades a fini de me convaincre… Qu’est-ce que j’en ai a foutre moi que McDonalds me présente les équipes, que Bet&Clic ait payé un maillot géant aux supporters de l’équipe de France.
Et surtout, mais pourquoi faut-il que l’UEFA paye à prix d’or des agences de comm’ a la mord-moi-l’noeud pour nous délivrer des animations de bisournous, des chorégraphies de manèges enchantés… Juste pour que les cadres sup puissent montrer à leurs amis qu’ils recevront à un prochain barbecue comme l’ambiance était merveilleuse…
Merde! Si je veux voir un ballet, j’irai au choix à l’Opera Garnier, ou fouiller dans le cul d’un de mes collègues de travail…
Pourtant, lors de ce jubilé qui s’est mal fini pour mon equipe, je me suis tout de même bien marré a une reprise. Quand les ultra italiens, largement plus cons que la moyenne par ailleurs, ont fait en sorte de planter cette animation stupide, sans doute trouvaille de deux jeunes executives americaines ne pigeant rien au foot, consistant à faire faire le tour du stade le plus vite possible à une bâche en forme de ballon.
Entendre le speaker hurler « Come on. We can beat the record!!! » juste avant que ces ultras l’arrachent et le jettent hors des tribunes m’a permis de me taper une bonne poelade.
Ma dernière dans un stade… Jusqu’à nouvel ordre evidemment…