Hier soir à Bercy, je me suis rabiboché avec Oasis.
Oh, nous n’étions pas vraiment fâchés à vrai dire.
C’est juste ce qui arrive avec les vieux amis.
Le temps passe et les chemins se séparent sans que l’on ne s’en rende vraiment compte.
Mais dès les premières notes, je me suis excusé d’être parti si longtemps.
Il est des amitiés musicales à qui l’on peut tout pardonner, et la leur, celle de Noël Gallagher en particulier, fait partie de celle-là.
« It’s just Rock’n’roll » m’expliquent-ils d’ailleurs dès le premier morceau…
Les tubes s’enchainent.
Les extraits du dernier album Dig out your soul, que j’ai honteusement snobé, tiennent la dragée hautes aux classiques des années 90.
Et me reviens alors tout ce que je dois à Noel Gallagher.
Je me souviens de Definitely Maybe, et des circonstances dans lesquels je l’avais entendu une première fois en 1994.
Cet album fantastique, l’un des meilleurs premiers albums qui soient, sorti seulement quelques mois après la mort de Kurt Cobain.
A l’époque, j’étais juste un de ces ados moyen, à peine rebelle, grunge propre, et tout de même tristement orphelin de celui qui était supposé être le porte-parole de ma génération.
Oasis vient alors me prendre par la main pour quelques années.
Et Noel Gallagher en personne va s’occuper de développer ma culture musicale.
Totalement oasismanique, je dévore toute la presse musicale française et anglaise à la recherche de la moindre nouvelle sur mes nouveaux héros.
Je lis et j’écoute Noel Gallagher me dire « Bordel gamin, va écouter Les Smiths, Les Sex Pistols, New Order, Stone Roses, Happy Mondays, Les Small Faces, Les Who, Les Jam etc… »
Me promenant chaque semaine dans le NME ou le Melody Maker, j’y découvre aussi les nouveautés d’outre-manche… Pulp, Blur mais aussi Portishead, Massive Attack puis Prodigy et les Chemical Brothers ou encore d’autres oubliés comme Cast, Gene, Ash etc…
Quand quelques années plus tard, je quitte sur la pointe des pieds le rock de stade d’Oasis pour me jeter dans les bras de Thom Yorke, j’ai en main un diplôme tout à fait solide de fan de pop de l’école Gallagher.
Et tout ça, c’est à Noël que je le dois.
La musique d’Oasis a toujours été nostalgique.
Des années 60 et des Beatles quand Morning Glory sortit il y a presque quinze ans.
D’elle-même et de la fin de mon adolescence quand je la réécoute en live à Bercy.
Reste qu’Oasis est un putain de bon groupe de rock sur scène.
Qu’il s’agisse de Bercy ou du bar du coin, le groupe ne s’ennuie pas des fioritures des spectacles du circuit rock.
La scène ne comporte que ce dont ont besoin six mecs pour envoyer du lourd.
Noel Gallagher procède lui même à ses réglages de guitare entre les chansons.
Il n’y a pas de discussion ou de message transmis au public pendant le show…
« Nous sommes Oasis.
On va vous balancer 20 putain de morceaux rock dans la gueule pendant deux heures.
Pas un de plus ni un de moins.
Et on s’en fout si ça ne vous plait pas.
C’est comme ça.
Et de toute façon, on sait bien que vous allez kiffer grave »
Lorsque Noël joue avec ses pédales pour laisser des riffs aléatoires saturés terminer un I Am The Walrus dont on ne sait plus très bien qui l’a écrit au départ, personne ne trouve évidemment rien à redire…
Playlist : Intro (Fuckin’ In The Bushes) / Rock’n’roll Star / Lyla / The Shock Of The Lightning / Cigarettes and Alcohols / The Meaning Of Soul / To Be Where There Is Life / Waiting For The Rapture / The Masterplan / Songbird / Slide away / Morning Glory / Ain’t Got Nothing / The Importance Of Being Idle / I’m Outta Time / Wonderwall / Supersonic /// Don’t Look Back In Anger / Falling Down / Champagne Supernova / I Am The Walrus
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